"Peut-être tout amour portait-il en soi quelque chose de ridicule"
Londres, début des années 60. Dulcie Mainwaring, trente ans, se rend à un colloque pour se changer les idées après la rupture de ses fiançailles avec Maurice. Elle rencontre là-bas Viola, mais aussi Aylwin Forbes, directeur d'une revue. A son retour à Londres; elle se lance alors dans une enquête pour en apprendre davantage sur ce séduisant professeur, tout en accueillant provisoirement Viola dans sa grande maison, une Viola qui se consacre corps et âme à l'indexage du nouvel ouvrage de Aylwin...
L'auteure passe au vitriol plusieurs milieux : qu'il s'agisse des des milieux universitaires aux tâches quelquefois absurdes mais nécessaires, des vicaires attirant leurs ouailles sur le chemin de la perdition, ou des vieilles filles traînant leur ennui d'occupations inutiles en commérages abusifs,
"J'adore faire des découvertes sur les gens, reprit Dulcie. Je suppose que c'est une espèce de compensation pour pallier la monotonie de la vie quotidienne. "
Elles trouvent du réconfort dans des tasses d'ovomaltine car "les soucis de l'existence s'apaisent souvent au moyen de boissons bien chaudes à base de lait." Le gin semble aussi avoir le même effet par ailleurs ...
De descriptions caustiques en conversations cocasses, cette lecture so british permet de passer un bon moment.
A noter que je l'avais déjà lu il y a 5 ans et que j'avais été bien plus acerbe : http://www.lecturissime.com/2016/01/les-ingratitudes-de-l-amour-de-barbara-pym.html En le relisant je ne me souvenais absolument pas l'avoir déjà lu, je ne l'ai découvert qu'en rédigeant cette chronique !
A cela deux remarques s'imposent : se pourrait-il que la couverture et l'allure du livre ait influencé inconsciemment ma lecture ? Pour rappel voici la couverture de l'édition précédente :
Parfaitement désuet, et je ne vous parle pas de l'allure de mon exemplaire jauni qui avait déjà bien vécu !
De plus, c'est assez désarçonnant de se dire que le plaisir de lecture tient aussi aux circonstances, au moment où on lit le livre, à l'âge peut-être aussi.
Quoi qu'il en soit, soulignons que la mission des éditions Vintage de Belfond semble fonctionner : redonner vie "à des livres introuvables, qu'il s'agisse de classiques tombés dans l'oubli, de textes injustement méconnus ou de curiosités littéraires." Ces ingratitudes de l'amour ont réellement repris vie avec cette édition pour moi, donc le pari est réussi !!