Critique Ciné : Je suis toutes les filles (2021, Netflix)

Je suis toutes les filles // De Donovan Marsh. Avec Hlubi Mboya, Erica Wessels et Devon Lotz.

Parler d’un sujet complexe n’est pas ce qu’il y a de plus simple. Je suis toutes les filles se heurte par moment à des problèmes inhérents au scénario. Ce que le film dénonce (et qui est basé sur une autre vraie) est important mais la façon de le faire ne l’est pas toujours. Le problème c’est que derrière cette histoire de trafic d’êtres humains terrifiantes se cache un film qui n’a malheureusement rien de mémorable. L’un des plus gros problèmes de Je suis toutes les filles est sa mise en scène. Donovan Marsh (Hunter Killer) a bien du mal à donner à son film une véritable ambition visuelle. Cela ressemble bien souvent à un direct to DVD mis en scène avec les moyens du bord. Là où j’aurais apprécié que le réalisateur utilise ses décors intelligemment avec une belle photographie, on se retrouve avec quelque chose d’assez passe-partout qui ne permet pas de faire résonner autant le sujet de base du film qu’il n’aurait clairement pu le faire.

Un détective trouve un terrain d'entente avec un tueur s'en prenant aux auteurs d'un puissant réseau de trafic d'enfants.

Je suis toutes les filles a une excellente histoire de départ à raconter et dont il faudrait parler plus souvent au cinéma. Mais lorsque l’exécution du film ne suit pas, il est compliqué de ressentir l’émotion qui devrait en découler. Le casting n’est pas spécialement brillant et il faut attendre les dix dernières minutes du film pour que celui-ci réveille le spectateur que je suis et qui était en état de semi-sommeil. J’ai vraiment eu du mal à terminer le film, non pas pour l’histoire mais vraiment pour la façon dont celle-ci est construite. Je veux bien défendre la cause que Je suis toutes les filles défend mais alors sûrement pas le film d’un point de vue cinématographique. On retrouve les défauts inhérents à pas mal de fictions d’Afrique du Sud où le casting en fait souvent des tonnes pour pas grand chose. Le jeu est caricatural au possible ce qui sort le spectateur complètement du film. Le film avait tellement de potentiel qu’il échoue littéralement dans tous les sens à créer quoi que ce soit de prenant. Avec des dialogues un peu plus travaillés, un casting mieux dirigé et une mise en scène soignée alors Je suis toutes les filles aurait été l’un des meilleurs films de cette année. Là il se perd dans les méandres du catalogue Netflix… dommage.

Note : 2/10. En bref, avec un sujet aussi fort et passionnant que celui soulevé par Je suis toutes les filles, comment peut-on délivrer un film aussi mauvais ?

Disponible sur Netflix