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La question se pose à nouveau un an après le funeste "discours de Dakar", rédigé par Guaino, lu par Sarkozy lors de sa première tournée africaine post-présidentielle. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy se permet une tribune dans le quotidien LE MONDE, samedi 26 juillet.
Suivant le modèle de son patron (à moins que cela ne soit l'inverse ?), Henri Guaino fait l'innocent : "mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ?" semble-t-il crier. Il revient sur le discours, larges extraits à l'appui, pour nier toute accusation de racisme dans ses propos.
Et il cite Levi-Strauxx, Braudel, et Sophocle. Il oublie les phrases qui font mal de son discours de Dakar, comme celle-ci : «Jamais [l’Africain] ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin»
Patatras, l'auto-justification tombe à l'eau quand, aux détours de quelques phrases, le naturel semble revenir au galop.
"L'Afrique est le berceau de l'humanité, et nul n'a oublié ni l'Egypte ni les empires du Ghana et du Mali, ni le royaume du Bénin, ni l'Ethiopie. Mais les grands Etats furent l'exception."
Sur la supériorité de l'Occident, le conseiller a des mots simples: "l'idéologie du progrès telle que nous la connaissons est propre à l'héritage des Lumières." Quel progrès ? pourrait-on répondre ? Celui qui a inventé le commerce triangulaire et le réchauffement climatique ?
La phrase à retenir est cette dernière: "L'homme africain est entré dans l'histoire et dans le monde, mais pas assez. Pourquoi le nier ?"
Visiblement affecté par les accusations qu'il a subi depuis un an à cause de ce discours, Henri Guaino tend la main à ses détracteurs: "On peut en discuter sans mépris, sans insultes. Est-ce trop demander ? Et si nous n'en sommes pas capables, à quoi ressemblera demain notre démocratie ?"
Il vrai qu'il a l'habitude lui-même des mots doux et du débat pacifié. Quand BHL le traite de raciste à cause de ce discours, Guaino lui rétorque qu'il n'est qu'un "petit con prétentieux."