Ivre du Japon est un manga dessiné par J.P. Nishi à qui l’ont doit de nombreux titres sur sa vie en France (A nous deux, Paris !, Paris le retour ! chez Picquier) ou avec sa compagne française et leur premier fils (A nos amours chez Kana). Cette fois il va nous parler de sa femme et de la façon dont elle est tombée amoureuse du Japon. Le choc culturel mais à l’envers.
Le résumé
1996, Japon… Une Française atterrit à l’aéroport de Narita… Karen a 26 ans. Elle est née en France et y a grandi. Directrice technique pour une chaîne de télévision, elle choisit une destination plutôt insolite pour passer ses cinq semaines de congés payés : le Japon ! Elle était loin de s’imaginer que ce pays, qu’elle avait choisi un peu au hasard, allait changer le cours de sa vie. Un aéroport propre, un système qui fonctionne et respecte les horaires fixés, la foule de Shibuya, les différents looks extravagants, les annonces de la ligne Yamanote, les téléphones portables et l’i-mode, le kabuki, les kimonos, les toilettes… Tout ce qui fait le charme du Japon, parfois même là où on ne l’attend pas.
Suivez Karen dans sa rencontre avec le pays du Soleil levant, son mariage avec un Japonais, ou encore l’éducation de ses deux enfants dans une société aux antipodes de la société française !
Partir à l’aventure
Dans cet ouvrage, il revient cette fois sur la vie de sa femme Karen, la façon dont le Japon a changé sa vie, sa vision du Japon et des Japonais, mais aussi apprentissage de la langue. On va revivre tous les moins marquants de sa vie avec le Japon depuis 1996. Pour les plus vieux d’entre vous qui on connu cette époque -comme moi- c’est plein de nostalgie. Parti pour la première fois en 1998, internet était encore peu utilisé, il n’y avait qu’un seul et unique guide touristique sur le Japon et ce dernier restait un pays encore bien mystérieux. Partir là-bas, c’était partir à l’aventure. Malgré tout elle tente d’apprendre les bases du japonais avant de partir. C’est le coup de foudre. Tout est un peu exotique : la propreté, la technologie, le service etc. C’est un choc culturel dans le bon sens du terme.
New tech vs maman
Son attrait pour les nouvelles technologies va lui ouvrir certaines portes. Je me souviens bien de l’i-mode. J’avais changé d’opérateur pour être chez le seul qui le proposait en France en 2000 à savoir Bouyges Télécom. Mon NEC malheureusement ne fonctionnait pas au Japon et en France le service i-mode n’a jamais été vraiment utilisé. A peine si je pouvais envoyer des mails avec… Un gros ratage à l’international, mais qui fera des émules par la suite.
Son mari intervient dans le récit, il est tantôt fier, tantôt choqué par son histoire. Son humour frais et décalé fait mouche. Elle parle aussi des difficultés d’être mère au Japon. J’ai retrouvé dans ses propos ce que me rapporte les amies françaises qui sont mamans là-bas. C’est vraiment pas évident et on comprend assez vite un des « pourquoi » beaucoup de femmes ne veulent plus d’enfants. La perfection est exigée alors que c’est déjà assez dur d’être maman. Etre une maman parfait ça n’existe pas. Si on pouvait le dire aux jeunes mamans on éviterait beaucoup de baby blues, burn out et dépressions en tout genre.
Mine de rien Ivre du Japon aborde beaucoup de sujets différents, sur notre regard sur le Japon, toujours en évitant les clichés. Une analyse assez juste de ce qu’est le Japon, un beau pays avec ses qualités et ses défauts. Il est tout aussi intéressant que lorsque J.P. Nishi nous parlait de la France, une fois de plus son trait et son humour font mouche.
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