Energy Pool Cameroun : Au cœur d’une tentative de hold-up

Publié le 16 mai 2021 par Tonton @supprimez

Energy Pool Cameroun (Epc) avait été créé, il y a quelques années, dans l’optique d’apporter une solution efficace aux problèmes énergétiques du Cameroun à travers la mise en place à Douala d’un pilote de 20 Mw pour moduler la consommation de l’énergie électrique.

Malheureusement le projet tarde à prendre véritablement corps à cause d’une pernicieuse tentative de hold-up perpétrée par le partenaire camerounais diantrement aveuglé par l’appât du gain financier facile. Zoom. Le Cameroun doit-il définitivement faire peur aux investisseurs étrangers à cause de la cupidité et la moralité bringuebalante de certains de ses fils ? Dans le sérail où l’on est suffisamment informé des tractations secrètes en cours, relatives au différend qui oppose olivier Baud, président français d’Energy Pool Developpement (Epd) à son partenaire camerounais, René Lim Libog, cette question lancinante n’arrête pas de tarauder les esprits.

Ce qui porte la gêne à son comble, c’est que, malgré les multiples décisions de justice, le partenaire camerounais et ses complices mettent même, en toute impunité, de l’esthétique dans leur détermination en allant braconner sans scrupule dans les comptes bancaires de la société objet du différend. Avec une arithmétique de ripoux. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre…Et depuis de longues années, les Français d’Energy Pool Developpement vivent ce vrai cauchemar au Cameroun.

Tout commence pourtant très bien le 29 mars 2012 quand olivier Baud qui a une bonne expérience du Cameroun décide d’ouvrir Energy Pool Cameroun, une filiale de sa société dans notre pays. Pour des raisons stratégiques, il place à la tête de celleci, un Camerounais du nom de René Lim Libog. S’il faut s’en tenir aux généralités, le 26 novembre 2012, un accord de gré à gré est signé entre le gouvernement camerounais et cette nouvelle société. Cet accord donne lieu à la rédaction d’une commande marché portant sur l’étude de faisabilité de la modulation de consommation au Cameroun et sur la mise en place d’un pilote de 20 Mw à Douala. il s’agit de la commande marché n°000622/M/Minmap/Ccpm/Ai/2013. Le montant total dudit marché ? 1 858 331 000 Fcfa. Dans la foulée, d’autres commandes marchés sont signées, ainsi que le protocole avec Eneo et la convention de financement avec l’Agence française de développement (Afd).

Au cours de l’année 2015, les Français mettent en place tout le dispositif technique et contractuel pour répondre au marché. C’est ainsi que le 26 mai 2015, l’Afd effectue un premier versement de fonds dans le cadre de la convention de financement signée avec Energy Pool Cameroun. Le 10 décembre 2015, un premier test d’effacement de capacité et de modulation opéré dans notre pays, est effectué avec succès pour le site de l’industriel Fme Gaz.

Sous-location

D’autres tests sont menés par la suite avec succès à telle enseigne qu’en début d’année 2016, Energy Pool Cameroun atteint avec une aisance remarquable le volume de 20 Mw exigé dans le marché. Parmi les industriels qui bénéficient ainsi de ces prouesses technologiques d’Energy Pool Cameroun, on compte Alucam, Socatral, Les Brasseries du Cameroun, Cimencam, icrafon, Dangote, etc. Ainsi que de nombreux hôtels. Fort de tous ces
succès, l’Afd procède au deuxième versement des fonds. Surtout après le succès que connait le 15 mars 2016, le test de qualification.

Malheureusement, pendant qu’Energy Pool Cameroun vole ainsi de succès en succès, cela commence à aiguiser du côté des partenaires camerounais des appétits financiers insatiables, comme s’ils étaient irrésistiblement aspirés par le siphon de l’incurie et de la cupidité. Pire, René Lim Libog décide de bloquer la gouvernance de l’entreprise lors du Conseil d’administration d’octobre 2016. il s’auto-proclame président directeur général d’Energy Pool Cameroun et nomme un nouveau Conseil d’administration en s’entourant uniquement de ses proches. Mû par ce côté cupide et roublard qui horripile en Afrique tant les investisseurs étrangers, il bloque l’accès de la société à ses partenaires français pourtant détenteurs de toute l’expertise technique et technologique d’Enery Pool Cameroun. tout ceci, avec une sérénité dans la manœuvre qui représente en elle-même un remarquable tour de force.

Le fait est étrange pour laisser indifférent. On comprend dès lors que ce qui intéresse ces partenaires camerounais d’olivier Baud, c’est de récupérer tout simplement l’argent du marché pour se le partager. La preuve ? Malgré une assignation transmise le 29 novembre 2016 à la Société générale des banques du Cameroun où sont domiciliés les comptes d’Energy Pool Cameroun, afin d’éviter le siphonage des fonds en attendant la nomination de l’administrateur provisoire, René Lim Libog, sûr de lui et dominateur, ne s’interdit plus rien. D’ailleurs, il le fait savoir à tous les acteurs du marché à sa manière. C’est dans ce contexte que, dans des circonstances non élucidées, il s’empare des 67 millions de Fcfa trouvés dans le compte bancaire d’Energy Pool Cameroun logé à la Société générale.

Commence donc un long et pénible périple judiciaire. Le 8 mars 2017, le président du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo désigne Jean Claude Atangana comme administrateur provisoire de la société Energy Pool Cameroun, pour une durée de 6 mois. Malheureusement, tout se passe comme si une main scélérate tapie dans l’ombre, apporte un appui trop marqué à René Lim Libog pour armer tous les blocages au niveau de la justice. Ceci, afin d’installer la société Energy Pool Cameroun dans un état de non-droit. La preuve ? Après moult péripéties quand, le 27 juin 2018, un huissier accompagné d’agents de police entreprend de faire respecter la décision de justice qui nomme Jean Claude Atangana, administrateur provisoire d’Energy Pool Cameroun, il se heurte à une farouche rébellion de René Lim Libog.

Tout ceci malgré le fait que, le 5 juin 2017, le tribunal de grande instance du Wouri ait annulé le procès-verbal et les résolutions prises lors de la réunion du Conseil d’administration du 9 décembre 2016 au terme duquel Lim Libog s’était auto-proclamé Pdg. Plus grave, quand tous les acteurs sont informés de cette nomination d’un administrateur provisoire, il prétend que la décision initiale de ladite nomination est devenue obsolète. Ce qui pousse les Français à solliciter auprès du président du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, le 10 juin 2019, un renouvellement du mandat de l’administrateur provisoire. Le 26 juillet 2019, le juge des référés se prononce en faveur de cette prorogation, de la durée du mandat de l’administrateur provisoire.

Seulement, contre toute attente, va apparaitre un autre blocage. Cette fois, c’est le propriétaire de l’immeuble où sont logés les bureaux d’Energy Pool Cameroun qui entre dans la danse en brandissant des impayés de loyers du bureau que n’occupent pas les Français depuis de longs mois. Pourtant, la vérité que tout le monde ignore, est que René Lim Libog et ses complices ont en catimini organisé une sous-location des locaux à une autre société. tout ceci, avec la complicité du propriétaire de l’immeuble. Dur, dur de s’installer comme investisseur étranger au Cameroun dans ces conditions…Seulement la vraie question qui n’arrête pas de tarauder l’esprit de ceux qui sont au courant de cette affaire étrange est celle-ci : qui soutient dans l’ombre René Lim Libog ? Réponse dans notre prochaine édition. A ne pas manquer. Affaire à suivre.

LA NOUVELLE N° 591 du lundi 17 mai 2021