Consciente de cette réalité, la Cameroon Telecommunications (Camtel) a institué la journée de mercredi pour promouvoir l’expression des deux langues officielles au sein de l’entreprise.
Faire de la pratique du bilinguisme, une affaire de tous. La direction générale de la Cameroon Telecommunications (Camtel) se donne cette mission. Les employés de cette entreprise publique doivent faire valoir leur maîtrise des deux langues. Les employés ayant l’anglais comme langue première doivent parler de manière exclusive le français. Leurs collègues habitués à la langue de Molière doivent s’exprimer en anglais. Cette initiative a été lancée le 12 mai dernier.
« Dans un environnement international encore marqué par la prédominance de ces deux langues, j’engage tout employé de Camtel de s’efforcer, pour ne pas dire veiller, à parler couramment les deux langues officielles du pays. Il n’est pas superflu de rappeler que c’est un facteur de compétitivité, en particulier dans notre domaine d’activité », formule le directeur général de Camtel, Judith Yah Sunday. Elle indique également que le bilinguisme permettra à l’entreprise dont elle a la charge, de s’ouvrir davantage à ses clients. Il faut capitaliser la clientèle. Les usagers ont le droit de demander à être servis dans l’une ou l’autre langue.
Inscrire le bilinguisme dans les mœurs de l’entreprise est un travail de longue haleine à la Camtel. Consciente de la place du bilinguisme dans la croissance de l’entreprise, la direction générale a mis en place diverses mesures pour le promouvoir. Un journal intitulé ‘’Camtel today’’ est opérationnel dans l’entreprise. Le magazine retrace les activités phares de la structure tous les deux mois. Il contient aussi bien des articles en français qu’en anglais. Une émission-radio dans les deux langues est diffusée tous les samedis sur les ondes de la chaine nationale. La Camtel dispose d’une cellule de la traduction, de l’interprétariat et de la promotion du bilinguisme. Elle a la charge de s’assurer que toutes les activités relatives à la promotion du bilinguisme soient effectives au rang desquelles la rédaction des discours dans les deux langues officielles. En plus, chaque employé est appelé à s’exprimer dans la langue de son choix lors des réunions de l’entreprise.
Dans la même lancée, d’autres actions sont en perspective. En vue de susciter l’adhésion de tout son personnel, Camtel envisage un bilinguisme dynamique. Pour ce faire, une expression en français et en anglais tirée du jargon des métiers de l’entreprise sera diffusée chaque semaine par Sms aux employés. Un concours interne sera organisé tous les deux mois à l’issue duquel deux employés seront récompensés. Les centres linguistiques pilotes seront aussi mis à contribution dans les dix régions afin d’assurer en permanence une formation de son personnel. Des contrats de partenariat sont en gestation entre les deux structures.
L’établissement de la journée hebdomadaire du bilinguisme à la Camtel s’inscrit en droite ligne des recommandations des valeurs du Cameroun. « Camtel a choisi de s’arrimer aux exigences des pouvoirs publics et ses institutions en charge de la promotion du bilinguisme en formalisant l’institution d’une journée hebdomadaire du bilinguisme dans toutes les entités de l’entreprise », expose le directeur général de Camtel. La représentante de la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, Agnès Mbappé, se réjouit de cet engagement. « Nous avons effectué des visites dans les entreprises et établissements publics il y a deux ans, pour sensibiliser en ce qui concerne la pratique du bilinguisme et le respect des dispositions constitutionnelles qui consacrent que le français et l’anglais sont les langues officielles d’égale valeur. Nous sommes contents de savoir que Camtel a suivi les recommandations », confie-t-elle.
La cérémonie de lancement de la journée du bilinguisme au sein de Camtel a vu la présence du Haut-Commissaire du Canada au Cameroun, Son Excellence Monsieur Richard Bale ; de la directrice générale du Centre linguistique pilote de Yaoundé, Brigitte Edibi Fama et d’un représentant du ministre des Postes et Télécommunications.