Vous avez envie de retourner dans un café ? C’est justement ce voyage que vous propose Cafés crème… Jean-Louis tient le café La Chaumette, rue de Sèvres à Paris. C’est un café, encore dans son jus, qui semble être resté coincé dans un autre temps. Viennent s’y poser toutes sortes de personnages, un écrivain, une avocate, un aveugle, des lycéens turbulents, un macho gouailleur, etc. Derrière son comptoir, Jean-Louis aime observer tout ce beau monde, les écouter, mais il est aussi traversé de doutes, songeant parfois même à vendre… Nous rentrons, avec cette réédition pleine de charme d’un roman sorti au préalable en 2005, encore une fois dans les méandres d’un roman choral, où les personnages interagissent souvent sans le savoir, pour le plus grand plaisir du lecteur, qui lui sait tout. Car, hors les murs du café, les clients de Jean-Louis vivent leur vie et des évènements qu’il ignore. Francesco, le client macho est confronté à la rencontre amoureuse, mais aussi à la violence, l’avocate austère cède au charme de l’écrivain solitaire, l’aveugle entend un enfant hurler la nuit. Et c’est ce que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, son aspect très lumineux qui rend toute sa puissance à son côté sombre. La violence est en effet très présente aussi dans Cafés crème. Un enfant a été enlevé sur les boulevards, les journaux relatent des meurtres, des arrestations, et le monde entre ainsi dans le café et est commenté. J’ai été très agréablement surprise par la qualité de ce roman que j’ai dévoré, qui m’a ému et qui est une très belle découverte que cette réédition bienvenue permet.
Editions Frison Roche Belles lettres – avril 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…