Titre original : The Reckoning
Rating:
Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Neil Marshall
Distribution : Charlotte Kirk, Joe Anderson, Steven Waddington, Sean Pertwee, Rick Warden, Leon Ockenden, Mark Ryan...
Genre : Fantastique/Drame
Durée : 1h50
Date de sortie : 20 mai 2021 (DTV)
Le Pitch :
En Angleterre, en l'an 1695, en pleine épidémie de peste, Joe un fermier, est contaminé. Se sachant condamné, il décide d'abréger ses souffrances, laissant Grace, sa femme, et son nouveau-né, seuls. Rapidement, Grace fait l'objet des avances du propriétaire de sa cabane, qui la harcèle sous prétexte de lui réclamer son loyer. Mais devant les rejets de la jeune femme, ce dernier décide de l'accuser publiquement de sorcellerie. Alors que la chasse aux sorcières bât son plein dans le pays et que des centaines de femmes sont jugées puis brûlées vives, Grace refuse d'avouer et est torturée plusieurs jours durant...
La Critique de Sorcière :
C'est avec le furieux Dog Soldiers que Neil Marshall a fait son entrée dans la cour des grands en 2002, avant de signer The Descent qui est largement considéré comme l'un des plus grands films d'horreur des années 2000. Puis vint Doomsday, un trip apocalyptico-bourrin aussi régressif que jubilatoire et Centurion, un flamboyant survival porté par Michael Fassbender. Par la suite, Marshall est allé fureter du côté de la télévision, signant l'un des meilleurs épisodes de Game of Thrones, avant de répondre aux sirènes d'Hollywood pour réaliser le calamiteux remake de .
Le cinéaste britannique qui revient aujourd'hui par la petite porte avec The Reckoning, ou Sorcière en français, qu'il a écrit avec sa femme Charlotte Kirk, que l'on retrouve également à la production et dans le premier rôle. Sorcière qui aurait pu marquer le retour en grâce de Marshall mais qui, au lieu de cela, confirme sa lente déliquescence. On rentre dans les détails...
Mauvais sort
Avec son postulat, Sorcière évoque très rapidement un autre film anglais, à savoir Black Death, de Christopher Smith. Un métrage dans lequel des chevaliers partaient sur les traces d'une supposée sorcière qu'ils tenaient pour responsable de l'épidémie de peste. Néanmoins, on pense également à , de Roger Eggers. Deux œuvres largement supérieures à Sorcière qui, autant le dire tout de suite, n'a ni la profondeur et le caractère perturbant de The Witch, ni l'aspect sauvage et désenchanté de Black Death. Un film qui plus est pas spécialement soigné visuellement parlant, porté par une actrice dont la performance ne fait qu'alourdir un bilan déjà pas bien terrible...
Ma sorcière mal-aimée
Entièrement dévouée à la cause de son épouse Charlotte Kirk, comme Paul W.S. Anderson peut l'être avec Milla Jovovich au fil de navets tous plus purulents les uns que les autres, Neil Marshall passe 1h40 à filmer sa douce et tendre en train de se faire malmener. Enfin un peu moins si on soustrait l'introduction. En fait, dès lors que Grace, le personnage joué par Charlottte Kirk, est désignée comme une sorcière, le film se résume à une interminable séance de sévices de temps en temps ponctuée de visions à travers lesquelles la pauvre malheureuse voit son défunt mari mais aussi ce qui semble être le Diable en personne.
Pestiférée
Le Diable qui vient titiller la supposée sorcière pour la recruter, tandis que celle-ci préfère refuser pour à nouveau s'en prendre plein la gueule. Puis vient ce moment de basculement où on se demande où Marshall et Kirk veulent en venir. Sorcière ou pas sorcière ? Mais finalement, on finit par s'en moquer tant Sorcière (désolé pour la répétition mais c'est le titre du film), contrairement à The Witch ou Black Death, se perd dans les méandres de sa propre ambition étrange pour se terminer avec à peine plus de flamboyance, au cours d'une séquence certes moins plate que les autres mais pas vraiment enthousiasmante non plus...
Visuellement, pas de quoi sauter au plafond. Très maladroit, souffrant d'un budget qu'on imagine insuffisant pour conférer un minimum de profondeur au décors moyenâgeux, écrit à la serpe, Sorcière est aussi ennuyeux que parfois pénible. Le petit truc en plus qui enfonce le clou, c'est que Charlotte Kirk, comme souligné plus haut, ne joue pas vraiment bien. Limitée à deux ou trois expressions, elle semble paradoxalement aussi investie que distante et n'arrive donc pas à incarner comme prévu tous les enjeux d'un récit que d'autres auraient pu sublimer avec un peu plus de fougue. Sorcière ressemblant à l'arrivée à un rendez-vous manqué. On va donc s'en retourner auprès de The Witch et Black Death, ça vaudra mieux...
En Bref...Neil Marshall loupe complètement le coche et se perd dans les méandres d'une histoire dont on finit par se moquer comme de notre premier balai. Devant la caméra, Charlotte Kirk, transparente, n'arrange en rien l'affaire. Alors que nous étions en droit d'attendre de la part du réalisateur un film furieux, certes un peu bordélique, comme Doomsday, mais sauvage et sans concession, ce n'est en rien le cas. Cela dit, Sorcière est au final plus inintéressant et plat que vraiment mauvais... Quoi que... Allez, Neil, on y croit pour le prochain !@ Gilles RollandPar Gilles Rolland le 14 mai 2021
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