Entre 2007 et 2017, Will Stratton avait publié six albums studios ainsi que deux EPs. Cette année, le revoici donc avec The Changing Wilderness – titre ô combien évocateur, surtout mis en parallèle avec le visuel choisi pour ce nouvel album –, une nouvelle fois via le label Bella Union dont nombres d’artistes me plaisent tant.
Si les noms les plus flatteurs ayant été utilisés pour le décrire (Nick Drake, Sufjan Stevens), le New-yorkais évoluent dans son propre univers, teinté de sincérité, mélancolie, apaisement et… légères envolées bienveillantes, comme sur les somptueux « Infertile air » ou « River of silver ». De la musique folk, certes, mais tellement habitée que l’on s’en trouve charmés, envoûtés, avec délectation.
Ce qui est le plus beau, au sens esthétique du terme, dans la musique de Will Stratton, c’est cette habileté à jouer et chanter indépendamment de toute préconception, atteignant une douceur à écouter au casque, comme diraient les puristes, ou alors tout simplement en tournant le volume côté up, vraiment. Car Will ne chante que pour nous et personne d’autres. Enfin, il chante pour moi.
(in heepro.wordpress.com, le 14/05/2021)
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