Jean Smart est actrice que j’adore et je dois avouer que son rôle dans Hacks est clairement taillé pour elle. Si actuellement on peut la voir dans un registre totalement différent sur HBO (Mare of Easttown), elle retrouve avec Hacks ses années Femmes d’affaires et dames de coeur. C’est une excellente comédienne et Hacks est un parfait véhicule. Dans ces deux premiers épisodes, la série ne perd pas de temps à installer la dynamique qu’elle compte créer entre les deux héroïnes et l’alchimie est automatique. Jean Smart est excellente et ce n’est même pas surprenant. Dans le rôle d’une comédienne de stand-up légendaire qui est se trouve forcée de travailler avec une jeune auteure elle est tout ce que l’on peut aimer : ironique, manipulatrice, compliquée et étonnée par la sensibilité de sa nouvelle collaboratrice. Hannah Einbinder est d’ailleurs parfaite sous les traits de Ava Daniels. Et sa relation avec Deborah Vance (Jean Smart) est énergique et pleine de lignes de dialogues délivrées à la perfection.
Une comédienne légendaire de Las Vegas devient le mentor d'une jeune auteure, embauchée afin de lui écrire des nouvelles blagues pour séduire un public plus jeune.
Derrière ce portrait de deux femmes qui ne sont au premier abord pas faites pour s’entendre, il y a aussi un message sur les femmes et les blagues. Lorsqu’Ava dit que la structure traditionnelle des blagues est très masculine ou qu’elle parle de la façon dont le porno l’a probablement éduquée à devenir hétéro (elle est bi), on sent le côté féministe. Mais c’est fait au détour d’un humour qui tombe à pique, pas pour faire la morale aux téléspectateurs. Paul W. Downs, Lucia Aniello et Jean Statsky, des anciens scénaristes de la brillante Broad City, parviennent à aller au delà des blagues afin de nous offrir des moments attachants. L’énergie de la série est vraiment mise dans le duo principal de Hacks mais la série est suffisamment intelligente pour ne pas tomber dans le piège de la blague facile. Les dialogues sont soignés et servent parfaitement les deux actrices. Hacks parvient à créer un conflit générationnel amusant et parle aussi intelligemment de la nouvelle génération qui doit prendre sa place et les anciens la laisser.
Ce qui me fascine aussi avec Hacks c’est que les blagues sont bonnes. Je n’avais pas autant ri devant une comédie depuis un bout de temps. Même une blague sur Rachel Maddow est hilarante car elle est délivrée au bon moment et de la bonne façon, sans être méchant pour autant. Ava est une femme qui dit ce qu’elle pense alors que Deborah pense surtout à ce que les autres pensent d’elle. Hacks sait constamment amuser ses téléspectateurs et je dois avouer que c’est l’une des meilleures comédies que j’ai vu cette année. J’ai déjà hâte de voir la suite de la saison et cette dynamique évoluer. On est par moment à mi chemin entre une comédie réellement originale et une sorte d’Entourage à Las Vegas centré sur deux personnages féminins. Finalement, Hacks parle de deux femmes qui luttent contre des forces similaires même si elles ne le réalisent peut-être pas.
Note : 8/10. En bref, une comédie vivante et réellement drôle où Jean Smart brille et Hannah Einbinder devient une vraie découverte.
Prochainement en France