C’est l’objectif poursuivi par la deuxième édition des journées de sensibilisation sur le Suiv i des Objectifs de Développement Durable (ODD) en Afrique Francophone dans le cadre du projet Sodda financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français.
Plus de deux tiers des indicateurs ODD restent non renseignés car de nombreux Etats disposent de capacités limitées en matière de production statistique. En l’absence d’une méthodologie commune entre les pays d’Afrique francophone, ces données ne sont pas systématiquement collectées et traitées selon les mêmes standards, ce qui rend difficile la comparaison des performances. Alors que les mesures des progrès réalisés par chacun des pays pour atteindre les ODD par le biais des 230 indicateurs de suivi nécessitent un volume important de données statistiques fiables et désagrégées. Afin de répondre à la demande croissante des données harmonisées et de qualité, la France dans le cadre de sa politique de développement, renforce les systèmes statistiques nationaux des pays partenaires avec l’appui des organisations régionales. C’est ce qui justifie la mise en œuvre au Cameroun du projet d’Appui au Suivi des ODD en Afrique (Sodda).
Ce projet vise à encourager la communauté statistique d’Afrique francophone à développer une réflexion intégrée sur les indicateurs de suivi des ODD à valoriser dans un cadre continental. Dans le cadre des activités du projet, des journées de sensibilisation sont organisées tous les ans. A l’instar de celle tenue le 6 mai dernier à Yaoundé. Placés sous le thème : « Suivi des Objectifs de Développement Durable en Afrique dans le contexte de crise sanitaire due à la Covid19 », ces travaux avaient pour objectif de sensibiliser les participants et toutes les parties prenantes sur la nécessité de préserver la qualité et la disponibilité des données pour le suivi des progrès dans la réalisation des ODD, en contexte de crise sanitaire. Notamment, les étudiants de l’Iford et de l’Issea, les responsables d’institutions publiques et de la Société Civile ainsi que les partenaires au développement.
Promouvoir les bonnes pratiques
Il était question de partage d’expériences, de leçons apprises et des perspectives sur les stratégies et approches méthodologiques adéquates garantissant la qualité et la disponibilité des données dans ce contexte. Dans son propos liminaire, Dr Steve Bertrand Mboko, Administrateur provisoire de l’Iford a souligné l’importance de cette initiative qui vient davantage enrichir les programmes de l’Issea et l’Iford. En effet, précise Nadège Tchouapi, point focal Sodda à l’Iford : « Le système de statistiques a constaté que dans le curriculum des statisticiens et démographes il fallait justement mettre un accent sur cette intégration pour améliorer les indicateurs. Donc cette faiblesse constatée est prise en compte… » Cette journée de sensibilisation a permis aux étudiants de présenter leurs travaux sur les thématiques adressées par le projet que sont les ODD 2, 8 et 16.
Précisément, éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable (ODD 2) ; promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous (ODD 8) ; promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous (ODD16). Implantées dans les six pays de la Cemac, le projet Sodda est coordonné par Expertise France en collaboration avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), et l’Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne (Afristat). Ce dernier est aussi principal bénéficiaire avec ses Etats membres et les Ecoles de Statistique Africaines que sont : l’ENSAE au Sénégal, l’ENSEA en Côte d’Ivoire, l’ISSEA et l’IFORD au Cameroun.