En s’arrogeant l’exclusivité de l’attribution des marchés, le casting des entreprises, le comptage des matériels, la présidence met en déroute le premier ministre, transforme le Minsanté en une simple caisse d’enregistrement, le ministre en garçon de course.
Une correspondance du Minetat /Sgpr adressée le 20 avril 2021 au Ministre de la santé publique frappée de la mention « Très urgent » avec pour objet: « Attribution et signature des contrats dans le cadre de la riposte contre le Covid-19 », fait jaser. Ferdinand Ngoh Ngoh instruit le ministre de la Santé publique « suite à la validation par le chef d’État du budget d’urgence pour la riposte contre la propagation du Covid-19 pour les trois prochains mois », il fait tenir « pour signature urgente, des contrats avec les entreprises concernées » Une demi-douzaine d’entreprises figurent dans la sélection du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République : « Medical Plus Sarl », « Sat Pharma Sarl », « M9 S.a », « Medical Link », « Metro Calib », « Medical First ». Le coût total des transactions financières de ce matériel médical de lutte contre la Covid-19 avoisine un peu plus de sept milliards. Dans les chaumières et les points chauds, certaines langues parlent de l’affairisme, des premiers couacs de la Task force nouvellement créé.
À la lecture de la liste des entreprises éligibles par le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh, des voix s’élèvent pour décrier les mécanismes et les procédures. Dans le choix du Minetat/Sgpr, l’on dénonce et accuse l’attribution des marchés à certaines entreprises qui ne justifient pas d’une expérience ou d’une expertise avérée. Il y en a qui ne disposent pas des fonds propres leur permettant de livrer les équipements et consommables médicaux essentiels.Ceux qui accusent le Minetat/Sgpr du « viol » sur les procédures s’avisent à penser que, auréolé de sa cas quette de longévité au poste de Sgpr, Ferdinand Ngoh Ngoh profite à fond de sa proximité avec le président de la République, pour régner sans partage. Il y en a qui affirment que le président Paul Biya étant dans un confinement physique prolongé, le Minetat/Sgpr serait responsable du laxisme et d’un conservatisme inopérant, contre-productif qui se traduit par l’inefficacité d’une administration fortement centralisée à la présidence de la République.
Pagaille et pillages
Selon des sources il y a dans ces marchés passés à partir du palais présidentiel, certains qui portent l’estampille des plus proches collaborateurs du président de la République, du Minetat/Sgpr et de bien d’autres personnes qui évoluent avec des prête-noms et des entreprises écrans.
L’observateur curieux s’étonne de voir le palais présidentiel d’Etoudi érigé en espace de passation des marchés publics. Dans la foulée quel sens, quel crédit concéder à un modèle de gouvernance où à la présidence, l’on voit des conseillers du président de la République, les attachés de mission à la présidence, le secrétariat général de la présidence s’échiner dans le décompte des tests Covid-19, les masques, les équipements et des consommables médicaux.
Sous d’autres cieux, on est parvenu à responsabiliser le gouvernement en faisant sortir de la présidence tout ce qui est de l’ordre de la mise en œuvre, la conception technique et les unités de projets.Si le Cameroun veut être un État moderne, il faut faire du palais présidentiel, un espace névralgique où s’élaborent la stratégie et les grandes orientations.La présidence de la République doit s’illustrer dans le costume d’un système de gouvernance débarrassé de certains oripeaux, archaïsmes, anachronismes et des pratiques honteuses qui plombent le pays alors qu’il est urgent d’élaborer, explorer de nouveaux paradigmes, débarrassés de toutes les poches de corruption, de gaspillage et de « viol » sur la fortune publique