Cette situation est la résultante de la réunion du National executive comittee (Nec) présidée par Ni John Fru Ndi samedi dernier à Yaoundé.
Il y avait du beau monde et beaucoup de pluie au siège régional du Sdf du Centre, où étaient réunis les cadors du parti à la balance. Au cours de cette rencontre au sommet, il fallait démêler l’écheveau en se décidant une fois pour toute sur le constat de l’auto exclusion de Joshua Osih par le Sdf régional du Littoral. Cette sanction de l’application de l’article 8, alinéa 2 des statuts et règlements de cette famille politique, a frappé Joshua Osih, le Vice-président de ce parti, au cours d’une réunion extraordinaire convoquée et présidée par Jean Michel Nintcheu, le patron politique dans la région, le 22 mars 2021. Samedi dernier, dans une salle chauffée à blanc et divisée entre pro-Nintcheu et pro-Osih, le Nec a franchi un pas décisif en déclarant recevable le constat de l’auto exclusion du Vice-président du Sdf. Dans la foulée, ce dossier a été transmis à la commission juridique pour examen au fond. Un moment de déception pour le député Osih qui est parti aussitôt des lieux, en laissant derrière le Chairman et les autres membres du Nec.
Inhabituel !
Par ailleurs, il convient de préciser que celui qui porte l’aile dure du Sdf était bel et bien présent à la rencontre. Des sources concordantes révèlent que le patron du parti s’est battu du mieux qu’il pouvait pour mettre son poulain à l’abri de la sanction. Mais dans la salle, la tension était si forte qu’il a dû céder. Une chose est sûre, en recevant le dossier pour examen au fond, le Nec reconnaît que la procédure de l’auto exclusion était régulière.
Risques d’implosion
Il est clair désormais que la commission de réconciliation présidée par Paul Tchatchouang a failli dans sa mission de réconcilier les deux hommes. En recourant à la Commission juridique, il se passe exactement comme si le Sdf louvoie sur ce dossier, question de retarder pour un temps l’échéance d’une implosion du parti qui paraît en réalité désormais inévitable. A l’examen des deux cas de figure des décisions probables de cette instance, on
aboutit inéluctablement à l’éclatement de ce parti. En premier lieu, si la Commission entérine l’auto exclusion de Joshua Osih, il va sans dire que ce dernier ne quittera pas seul le Sdf. A l’exemple de ses camarades victimes des foudres du 8(2), il est clair qu’il quittera le navire avec une troupe à sa suite. En deuxième lieu, si par contre ce dernier est maintenu, c’est Nintcheu qui pourrait claquer la porte avec l’essentiel des militants du Littoral et bien au-delà. Et même, s’il décidait de rester, la situation dans le Littoral deviendrait explosive car ces deux enfants terribles du Sdf sont tous les deux, des élus du Wouri. Ce sinistre tableau ne peut torturer aussi gravement une autre personne comme Ni John Fru Ndi. Voici donc ouverte l’ère des difficiles successions à la tête de certains partis politiques au Cameroun. A qui le tour?