Les fonds collectés pour faciliter le fonctionnement des écoles serviraient désormais à tout, sauf à l’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage.
Pour la fin de la saignée des frais d’Association des parents d’élèves et d’enseignants (Apee) ! Dans un communiqué rendu public le 30 avril 2021 par Augustin Ntchamande, Secrétaire exécutif de l’Organisation nationale des parents d’élèves pour la promotion de l’Education et le Développement (Onaped) dont le siège est à Bafoussam, dénonce un « siphonage » généralisé des ressources des associations des parents d’élèves et d’enseignants. Pour elle, ces fonds servent désormais à tout, sauf à l’école. «L’Onaped a été saisie par de nombreux responsables d’Apee qui se plaignent des pressions multiformes exercées par des autorités de tous bords en vue d’obtenir d’eux des largesses financières au détriment des élèves au nom desquels les parents versent des contributions pécuniaires.
Par ailleurs, certaines autorités administratives se sont octroyé l’exclusivité du suivi du fonctionnement de ces associations. Plus grave encore, une association dénommée « Association des responsables d’Apee (Arapee) », a voulu récemment faire main basse sur les fonds Apee au prétexte de vouloir recruter et former des enseignants vacataires et d’assurer le paiement de leurs salaires », dénonce-t-il. Cette association a pour but déclaré de travailler pour « une éducation de qualité pour tous pour un développement humain durable ».
En réalité, les grosses sommes mobilisées par certaines de ces structures font l’objet d’un appétit vorace de certaines autorités qui y sèment le trouble pour pêcher en temps d’arbitrage, quand elles se trouvent incapables d’imposer des péages sur le fonctionnement. Carburant, vœux, obsèques familiales, mariage, tout y passe. Les représentants de l’autorité administrative locale et de la brigade de gendarmerie, qui devraient siéger au sens de la circulaire régissant le fonctionnement de ces structures, à titre d’observateurs, se retrouvent en train de décider.
Tout en attirant l’attention des autorités sur le déficit de financement de l’éducation, les dérives et les remous suscités par ces divers prédateurs, l’Onaped souhaite que les Apee « s’administrent librement », au sens de la loi sur la liberté d’association. « Les capacités des responsables des Apee doivent plutôt être renforcées pour leur permettre d’être efficaces et efficients », recommande Augustin Ntchamande. L’Onaped est une organisation qui travaille à la structuration de ces associations dont beaucoup n’ont pas d’existence légale dans la Région de l’Ouest.