Cameroun – Yaoundé : Paul Chouta victime d’un harcèlement judiciaire

Publié le 10 mai 2021 par Tonton @supprimez

L’Ong Reporters sans frontières ainsi que les avocats de cet influenceur Web en prison depuis deux années pour diffamation exigent la libération immédiate du prévenu.

Paul Chouta sera fixé sur son sort le 18 mai prochain. Le tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif n’a pas pu donner le verdict de l’affaire pendant l’audience du 6 mai 2021. Selon Me Hyppolite Meli, avocat du prévenu, le renvoi du délibéré s’explique par le fait que le juge n’a pas fini de rédiger sa décision. L’avocat dénonce une cabale judiciaire contre un jeune citoyen. Pour l’Ong Reporters sans frontières, le détenu fait l’objet d’un harcèlement judiciaire : « Détenu depuis deux ans sans jugement, le journaliste Paul Chouta reste en prison. Le juge qui devait rendre son verdict ce jeudi a ajourné l’audience au 18 mai le temps de rédiger sa décision. Rsf dénonce ce harcèlement judiciaire et demande la libération immédiate du reporter », a mentionné le représentant Afrique de cette Ong de défense et protection des droits des journalistes.

Paul Chouta est privé de liberté depuis le 28 mai 2019, date de son arrestation par les policiers. Le lanceur d’alerte est accusé de diffamation, propagation de fausse nouvelle. Il a été interpellé à la suite d’ une plainte déposée par l’écrivaine Calixthe Beyala. On reproche au prévenu d’avoir posté sur sa page facebook, une vidéo montrant l’écrivaine en pleine discussion avec un homme dans la cour d’un établissement scolaire à Douala. La demande de mise en liberté provisoire introduite par la défense avait été rejetée par le tribunal. C’est en avril 2020 que les débats ont débuté.

Après cette phase d’ouverture des débats, les audiences ont été renvoyées plusieurs fois à cause de l’absence de la plaignante à la barre. Dans l’incapacité de produire en son temps des preuves contre Paul Chouta, la partie civile a apporté les screenshots lors du 24e procès tenu le 7 janvier 2021 devant le tribunal de première instance de Yaoundé. Ces preuves ont été prises dans un téléphone Samsung. La défense avait estimé que ces preuves ont été fabriquées. Ceci se justifiait par le fait que l’appareil de Paul Chouta de marque Infinix supposé contenir ces photos est scellé par le tribunal ».

Le 10 septembre 2020, les associations de défense des droits de l’homme ont organisé une rencontre à Yaoundé pour dénoncer la cabale judiciaire contre cet influenceur web. Cette cabale judiciaire selon la défense est justifiée par le fait que le prévenu est détenu en prison depuis deux ans pour une infraction dont la peine maximale est de six d’emprisonnement ferme. L’article 305 du code de procédure pénal stipule que : « Est puni d’un emprisonnement de six jours à six mois et d’une amende de 5000 à 2 millions De francs ou de l’une de ces deux peines seulement celui qui, par l’un des moyens prévus à l’article 152, porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne en lui imputant directement un fait ».