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Time renegades (2016) ★★★✭☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz
TIME RENEGADES (2016) ★★★✭☆ TIME RENEGADES (2016) ★★★✭☆

En 1983, un professeur de lycée est attaqué par un pickpocket. En 2015. l'inspecteur de la police criminelle est abattu lors d'une poursuite. Les deux hommes sont emmenés dans le même hôpital à des périodes complètements différentes. Tous deux se retrouvent en arrêt cardiaque et sont ramenés à la vie par les équipes médicales. Une force mystérieuse les lie alors l'un à l'autre. Chacun pouvant voir la vie de l'autre à travers des rêves. Réalisant que les femmes qu'ils aiment se ressemblent de manière très frappante et qu'elles sont, chacune dans leur époque, en danger mortel, les deux hommes tentent de faire équipe pour retracer les événements du passé afin de changer leur destin respectif...

TIME RENEGADES (2016) ★★★✭☆

" Siganitalja " (시간이탈자), ou " Time Renegades " pour la distribution internationale, est un thriller datant de 2016, dirigé par Kwak Jae-yong, à qui l'on doit également " Windstruck " (2004). Les acteurs principaux sont Im Soo-jung, qu'on a pu voir dans " Perfect Proposal " (2015), Jo Jung-suk, qu'on a pu voir dans " Hit-and-Run Squad " (2019), Lee Jin-wook, qu'on a pu voir dans " The Target' (2014), et Jung Jin-young, qu'on a pu voir dans " Svaha: The Sixth Finger " (2019). Ce métrage est paru le 13 avril 2016 dans les salles coréennes.

L'histoire proposée par " Time Renegades " nous invite à suivre deux hommes vivants à deux époques différentes. Le 1er janvier 1983, le professeur de lycée Ji-hwan ( Jo Jeong-seok) est poignardé par un voleur qu'il avait pris en chasse alors que ce dernier venait de dérober le portefeuilles de sa petite amie, Yoon-jung ( Im Soo-jung), également enseignante. Le 1er janvier 2015, l'inspecteur de la police criminelle, Gun-woo ( Lee jin-wook) est blessé par balles lors de l'interpellation du criminel qu'il poursuivait. À environ 30 années d'intervalle, Ji-hwan et Gun-woo, sont conduits dans le même hôpital, le même jour et au même moment.

Tous deux parviennent à survivre à leurs blessures. Mais depuis ce jour, chacun d'eux commence à rêver du quotidien de l'autre. Les deux hommes sont tout d'abord dans le déni d'une telle possibilité, mais de plus en plus d'éléments leur font comprendre que c'est une réalité. Gun-woo se retrouve à enquêter sur le meurtre non résolu de Ji-hwan, et tente de communiquer l'information à ce dernier, qui échoue cependant à sauver sa bien-aimée. Gun-woo découvre que le meurtrier qui sévissait il y a trente ans, a fait plusieurs victimes dans l'environnement de Ji-hwan. À travers les rêves, les deux hommes vont essayer de collaborer afin de neutraliser le criminel, jusqu'à ce que celui-ci apparaisse finalement dans la vie de Gun-woo, en 2015...

Le scénario proposé par Go Jung-woon ( Diary of June) s'articule sur une double intrigue apparemment distincte, se déroulant pour l'un en 1983 et pour l'autre en 2015. Toutefois, les deux histoires sont entrelacées par le destin, les meurtres et l'amour. Rien dans cette courte description n'est réellement original, sauf pour son développement. La concomitance énigmatique entre la vie, et les histoires d'amour mettant en scène Ji-hwan ( Jo Jung-suk) et Yoon-jung ( Im Soo-jung) d'un côté, et Gun-woo ( Lee Jin-wook) et So-eun ( Im Soo-jung) de l'autre est soulignée par la capacité du réalisateur, Kwak Jae-yong, de juxtaposer les scènes avec des coupes élégantes, des plans filtrés et un sens aigu de la narration, qui, dans un premier temps, peu s'avérer compliquée.

Les deux hommes du récit central, tombent amoureux de femmes malchanceuses. En raison d'une connexion par-delà le temps, ils peuvent se voir à travers les rêves de l'autre, ce qui leur offre une visibilité terrifiante sur l'avenir de leur bien-aimée respective. Les deux hommes apprennent rapidement à exploiter cette connexion extraordinaire pour sauver So-eun, la seule des deux femmes qui pourrait avoir une chance d'échapper au psychopathe meurtrier. Rassurez-vous, ce métrage ne cherche absolument pas à mettre en lumière les motivations du tueur, mais se concentre sur la collaboration entre les deux hommes à travers le temps.

Bien que la dernière scène de " Time Renegades " ouvre une porte de réflexion sur le concept de réincarnation, c'est essentiellement la volonté humaine qui est au centre de l'action. En effet, une action du passé peut changer le futur. Mieux encore, le docteur Emmett Brown ( Christopher Lloyd) aime dire, dans " Back to the Future " (1985) que cela peut avoir de graves répercussions sur le présent, et donc sur l'avenir. D'ailleurs, l'idée de faire disparaître les personnages sur les photos passées dans le présent, est directement inspirée par le film de Robert Zemeckis. Pour ma part, j'ai apprécié le fait que les dialogues romantiques, entourant les relations amoureuses des différents protagonistes de l'histoire, n'étaient pas trop mièvres. Une approche qui revient malheureusement trop souvent dans les scénarios coréens, où la romance est un élément faisant partie intégrante de l'intrigue.

Du côté de la distribution, on peut saluer la performance d' Im Soo-jung, qui a incarné les deux personnages féminins, soit Seo Yoon-jung en 1983 et Jung So-eun en 2015, en réussissant à faire ressortir deux personnalités distinctes, mais ses personnages n'étaient pas aussi développés que ceux des hommes, qui détenaient ici les clés de l'action. Je donnerai un petit avantage à la performance de Jo Jung-suk. Son jeu d'acteur m'est apparu comme étant supérieur à celui délivré par Lee Jin-wook. Il y a toujours un aspect qui permet à Jo Jung-suk d'apparaître pleinement dans chacune de ses scènes, que ce soit la manière de moduler sa voix, ses expressions faciales ou simplement sa présence pour incarner son personnage. C'est certainement ce qui lui aura permis d'être aussi présent dans le cinéma en si peu de temps, et malgré le fait qu'il arrive assez tardivement dans l'univers cinématographique coréen, puisqu'il avait 32 ans dans " Architecture 101 ", réalisé par Lee Yong-ju et paru en mars 2012. Cependant, c'est certainement sa performance dans " The Face Reader " de Han Jae-rim, paru l'année suivante, qui lui aura permis d'être mis en lumière.

Les éléments de productions sont d'un très bon niveau pour ce " Time Renegades " et principalement la qualité de la photographie. Les images représentant l'année 1983 avait un contraste qui devenait de plus en plus évident par rapport à celles représentant l'année 2015. En effet, 1983 apparaît avec un dominante sépia et un aspect plus granuleux dans l'image qui contrastait fortement avec les couleurs plus vives et audacieuses pour 2015. En outre, le " temps présent " étant matérialisé par une abondance de technologie et de décoration élégante. Les scènes de nuit ne sont pas trop sombres et permettent de saisir l'action. Les confrontations physiques sont réalistes avec des chorégraphies simples et faciles à aborder. La bande musicale était très agréable et venait joliment souligner les passages émotionnels. Le montage débouche sur un métrage d'une durée de 107 minutes bien utilisées.

En conclusion, " Time Renegades " est un thriller efficace, disposant d'une histoire familière, d'une intrigue tendue et d'un développement soigné. Le rythme est plutôt bien équilibré en l'action, le suspense et la romance, le récit est fluide dans l'ensemble et la narration s'articule sur deux périodes distinctes, séparées de trente-deux années. La photographie est plus que convenable avec des éléments marquant les deux périodes, la bande originale est plaisante et le montage est respectable. La distribution offre de bonnes prestations, cependant dominée par la très bonne performance de Jo Jung-suk. L'ensemble mérite qu'on s'intéresse à ce métrage largement captivant dans sa partie intrigue.

TIME RENEGADES (2016) ★★★✭☆

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