Cet artiste très original [1] a réalisé un manuscrit d’exception, dont les bordures, par leur richesse et leur inventivité, constituent non pas des collections de fleurs, mais d’extraordinaires jardins. Cet article en propose une classification, et examine quelques autres rares manuscrits influencés par cette mode, entre 1430 et 1450.
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Les bordures florales
Dans les Heures de Marguerite d’Orléans, les bordures purement florales sont rares. Elles semblent destinées à créer un climat graphique particulier autour de certaines images.
Le lapis lazuli de la bordure est une expansion luxueuse de la robe de Marie. Le semis de fleurs n’est pas statique : elles sont en fait déversées en haut par quatre anges, et recueillies en bas par trois femmes. Cette figure classique de la Largesse (voir 5.2 Quelques types de bordures) accompagne ici astucieusement la descente de l’Esprit Saint : dans l’image principale, la colombe lance des flammes ; à l’extérieur, les anges de Marie lancent des fleurs.
L’ambiance tragique de la mort du Christ impose à l’artiste une sobriété inhabituelle. Il faut regarder de près pour découvrir les minuscules oiseaux, de la même taille que les papillons, qui se cachent dans la moitié inférieure de la page.
Bien visibles en revanche, les deux grandes abeilles qui butinent des fleurs blanches, en haut de la tige de gauche, font écho aux deux saintes âmes du Bon Larron et du Christ. La mouche noire de droite, qui se trompe en butinant une feuille, est à l’image du mauvais Larron qui a refusé de reconnaître le Christ : son âme sombre est menacée par les deux grands oiseaux posés sur la tige de droite.
Par sa lourdeur inévitable, l’analyse ne rend pas justice à la subtilité de l’invention : le symbolisme du Maître de Marguerite d’Orléans est discret, à la limite de la perception, fait pour être humé plutôt que disséqué.
Les jardins en terrasse
L’Annonciation, fol 31r
Une première manière d’organiser les plantations est de les disposer en strates horizontales : sept à dans la bordure droite, six dans la bordure gauche, dont en bas deux strates communes, avec des vignes sur treillis.
Ces « terrasses » n’ont rien de réaliste : la zone inférieure a deux sols (le second matérialisé par le vase) mais certaines tiges du treillis relient les deux étages, et se prolongent même vers le haut de la page.
Le caractère « onirique » vient aussi de la disproportion généralisée : la fileuse de gauche est géante par rapport aux quatre vendangeurs de droite, mais minuscule par rapport au coq et aux poules qui picorent, eux-mêmes supplantés par les fleurs.
L’analyse botanique de celles-ci est décevante : Mégumi Tanabé [2] a montré que certaines sont loin d’être représentées avec réalisme. Dans le cas de l’Annonciation, ni l’oeillet ni les fraises ni les grappes ne sont présentes à sa date, le 25 mars.
Quant à l’interprétation symbolique, on en voit bien ici les limites : de manière générale, on sait que la vigne évoque l’Eucharistie et les oeillets le sang de la Passion. Mais il serait abusif de voir, dans la couronne d’oeillets rouges et blancs que la mère confectionne avec sa fille, une anticipation de la couronne d’épines.
Ces deux pages permettent de mieux saisir la valeur compositionnelle des « terrasses ».
Dans l’Annonciation aux Bergers, le ruisseau qui prend sa source dans l’image principale (noter la barrière demi-circulaire en bois tressé) se prolonge dans la marge droite, longeant la lisière de la forêt.
De même, dans la page de Sainte Marguerite, la forêt peuplée de monstres se poursuit dans la marge droite, créant une première terrasse. En dessous l’artiste a étagé un monstre globuleux (alter-ego du dragon de l’image centrale), puis une bergère en robe bleu et aux longs cheveux, qui garde ses moutons comme la sainte son dragon.
Cette logique de projection de l’image principale dans la bordure se poursuit avec les figures du haut : le pâtre jouant de la flûte et le porc-épic font voir le berger qui garde ses porcs.
La bordure inférieure en revanche se comporte en zone autonome, un peu comme le texte par rapport à l’image.
Les jardins à traverser
Saint Matthieu, fol 15r
Cette logique d’autonomie de la bordure inférieure débouche sur un autre formule : celle où la bas de page devient une terrasse continue, où des personnages évoluent.
Ici c’est une frise aviaire (peut être une expansion de l’Ange) avec, de gauche à droite :
- un couple, dont la femme tient sur son bras un coucou attaché par une fil, image qui semble déplaire à son mari ;
- un engoulevent posé sur un tronc coupé, pris à partie par des parents ;
- deux cages avec des oiseaux chanteurs ;
- un oiseleur au sac empli de proies, lui aussi pris à partie par des parents.
La projection de l’image principale dans la bordure droite est ici bien dissimulée : il faut y regarder à deux fois pour voir que le bûcheron maniant sa hache à deux bras est l’explication, par antithèse, du geste discret de l’Evangéliste, affûtant sa plume au rasoir.
Dans le frise inférieure, les deux nobles à cheval partant à la chasse, précédés par un archer qui vise les bêtes sauvages, sont un écho lointain du cortège des Mages.
Quant au dévidoir de la marge droite, il n’a ici aucun rapport évident avec la scène centrale : il entretient en revanche un lien purement graphique avec une invention spécifique à cette page : les quatre bouquets géants, ficelés et plantés comme des arbres.
Les jardins verticaux
Dans cette formule intermédiaire, le motif de la bordure inférieure remonte, par continuité, dans la bordure latérale.
La Mise en Croix, fol 139r
Ici des femmes et des enfants cueillent des graines de grenades. Mégumi Tanabé [2] a sans doute raison de voir dans la ces graines déformées l’image des gouttes de sang du Sauveur.
Dans l’image principale, la machine infernale, bombardée par les anges de grandes gouttes d’acier qui ridiculisent les crocs, s’est transformée en une sorte de cage à hamsters pour les bourreaux. Les gouttes envahissent les marges, qui montrent en démultiplié l‘étape suivante du martyre : une fois les roues brisées en mille morceaux, l’épée de la décapitation.
En bas une population minuscule se protège des gouttes comme elle peut .
Saint Jean baptisant le Christ, fol 161v
Le motif des bordures est ici celui de la moisson. En fait, deux thèmes se mêlent, en dégradé :
- en haut on coupe des épis parmi les fleurs ( des bleuets des champs bleus et roses),
- en bas on cueille les fleurs parmi les épis (mis à part les deux amoureux qui se bécotent).
Il est probable que la bordure fait allusion aux rites populaires de fertilité autour de la Fête de la Saint Jean [2a] :
- fabrication de bouquets protecteurs des maisons, mêlant des herbes, des fleurs et des épis de la saison précédente ;
- croyance en la pousse accélérée des blés dans les trois nuits entre la Saint Jean et la Saint Pierre.
Dans ces deux jardins verticaux, une plante, telle le haricot magique, sert de chemin vers les hauteurs : un palmier ou une vigne.
Dans le premier cas, la bordure prend le contrepieds, par la scène joyeuse de l’Entrée du Christ à Jérusalem, accueilli par la foule et les palmes, de la scène tragique de la Montée au calvaire.
Le même principe de contradiction régit également la seconde composition, mais de manière plus subtile : le cep noueux et le vin contrecarrent les serpents et la coupe de poison de Saint Jean l’Evangéliste.
A noter que l’artiste cultive ici l’ambiguïté graphique entre le cep et le sentier.
La bordure inférieure montre un combat à pied (à l’épée et à la hache) entre un seigneur de Rieux, en casaque bleue, et un seigneur de Richelieu, en casaque rouge. Cette idée de compétition remonte, par la bordure externe, des juges-diseurs Bleu et Rouge (avec leur bâton) aux cavaliers Bleus et Rouges, puis à un duel de libellules ; une fois passée la cloison dorée, l’oeil redescend, d’un duel de papillons à un duel d’oiseaux, puis à une discussion entre un Bleu et un Rouge, jusqu’à l’arbitre de tous ces affrontements courtois : Marguerite d’Orléans en personne, accompagnée de ses filles et de ses suivantes, et placée en signe de déférence à la droite de son époux Richard d’Étampes.
L’utilité de cette cloison dorée si voyante, redondante en bas avec la barrière en bois de la lice, ne se comprend que dans une intention courtisane : ainsi Marguerite trône non pas en dehors, mais au dessus du combat, dans un espace intermédiaire entre la joute et le Christ trônant.
Je n’ai pas trouvé d’explication pour les deux écuyers qui se présentent devant elle, l’arc à la main droite et la main gauche sur la garde.
Dans la page jumelle (Dieu le Père), la bordure inférieure montre un convoi seigneurial : un fauconnier caracole en tête, suivi par la voiture qui transporte les dames de compagnie (et le singe familier), les seigneurs et dames à cheval fermant la marche
Dans la bordure verticale, une escorte militaire est en route vers le château : un archer, un soldat à pied ramenant une branche, deux cavaliers.
Les deux cortèges se raboutent logiquement, mais pas graphiquement. Le fauconnier ne sert pas véritablement de pivot, trop grand pour le cortège horizontal, et en position trop latérale pour le cortège vertical.
L’absence d’un chemin matérialisé, et la non-diminution des tailles avec l’éloignement, font de cette page une solution intermédiaire entre les « jardins verticaux » et la formule qui constitue la grande originalité du manuscrit : un parcours continu dans les deux bordures.
Les jardins à voyager
Saint Laurent, fol 171r
Il y a dans cette page deux villes fortifiées : l’une en bas à gauche d’où sortent les Français, l’autre en haut à droite vers où rentrent les Anglais, nargués par des pies et attendus à la porte par deux bourgeois dépités. Pour Eberhard König ([3] , p92) :
« les Français réussissent une sortie d’une ville assiégée par les Anglais ; il est tentant de voir ici la première représentation de la libération d’Orléans le 8 mai 1429 et d’identifier dans le combattant de première ligne chez les Français le demi-frère de Marguerite, le Bâtard d’Orléans Jean de Dunois. »
A l’appui de cette hypothèse, rajoutons que cette dernière bataille, livrée par Dunois, eut lieu près du fort Saint Laurent, le dernier tenu par les Anglais.
Le ruisseau qui, en bas, borde la chasse à courre, se prolonge en S jusqu’en haut, où un arbalétrier met en joue les cygnes ou les canards.
L’image centrale est à elle seule puissamment onirique, avec cette sainte autour de laquelle des pèlerins minuscules circulent, comme autour d’un Bouddha géant. On notera le monastère avec ses latrines qui, pour raison de propreté, donnent sur l’extérieur ; et le petit ermitage en haut de la Sainte Baume, depuis laquelle la pénitente s’envole sept fois par jour aux heures canoniales, soutenue par les anges.
A ces circulations intérieures répond l’ambitieuse frise extérieure, depuis un quai, où l’on décharge les marchandise venus d’Orient, jusqu’en haut du port où les bateaux de commerce sont à l’arrêt, puis au chemin où circulent des dromadaires.
Une première croix, à coté d’un jardin que cultivent deux paysans surveillés par une guerrier maure, et une seconde, au fin bout de la route où cohabitent hommes et bêtes sauvages. signalent une terre chrétienne. Je pense, avec Paul Perdrizet [4] , que cette contrée perdue au fin bout de l’Asie n’est autre que le mythique royaume du prêtre Jean.
Pour Eberhard König, le prétexte de cette bordure géographique pourrait être le fait que Marie-Madeleine était arrivée en bateau depuis le Proche Orient. Il me semble que c’est Perdrizet qui a pressenti le véritable lien, en notant l’insistance sur le boîte de parfum en or que la Sainte ne lâche pas, qu’elle soit couchée ou assise. Or d’après la « Lettre du Prêtre Jean » [5] , les terres de celui-ci abritaient l‘Arbre de vie, qui produit le chrême ou le baume. Le thème commun à l’image et à la bordure est donc, en pleine époque de Jacques Coeur, un sujet propre à charmer la comtesse Marguerite : celui des parfums précieux venus d’Orient.
Les trois barques constituent un petit mystère iconographique : tandis que sur les rives ou sur le navire marchand les turbans orientaux se mélangent aux coiffes occidentales, ces trois barques qui se dirigent vers la ville ne portent que des occidentaux : des hommes, et peut être une femme sous la bâche de la première barque. La barque centrale, remplie de feuillages est très énigmatique : il s’agit peut être de la disproportion, habituelle au manuscrit, entre les végétaux et les humains. Mais il se trouve que ce motif des barques chargées de branches deviendra, cinquante ans plus tard, un standard des enluminures flamandes pour signifier le moi de Mai (voir 5.3 Un cas d’école : le Printemps et la promenade en barque). Faute d’un chaînon intermédiaire, je pense que nous sommes en présence d’une pure coïncidence graphique : ces barques non mixtes de voyageurs revenant de l’Orient n’ont sans doute rien à voir avec les citadins flamands partis, hommes et femmes, cueillir le Premier Mai des branches à la campagne.
La miniature la plus importante du manuscrit est une double supplique:
- à Marie (la prière « Obsecro te domina sancta » écrite en grand)
- à Dieu (le psaume pénitentiel, « Domine ne in furore tuo arguas me » écrite en minuscule à peine lisible sur le livre).
Ces pieuses implorations s’harmonisent avec la bordure, des pèlerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
La disproportion entre la dame sur son cheval et le pèlerin qui boit allongé à même la terre (toujours le même motif de la source) exclut à mon sens une interprétation biographique : ces nobles personnages ne partent pas eux-mêmes en pèlerinage, mais regardent avec respect les pèlerins qui traversent leur terre.
En ce sens, le voyage des pèlerins vers Compostelle constitue l’agréable pendant du voyage, dans l’autre sens, des parfums précieux depuis les terres du Prêtre Jean.
Une iconographie unique : la cueillette des lettres
Cette bordure exceptionnelle montre non pas un alphabet comme parfois (voir WWW), mais des lettres en vrac. Danièle Alexandre-Bidon [6] l’a expliquée comme une devinette à but pédagogique :
« Dans cet alphabet désordonné, où les lettres sont tombées à terre et mélangées, et que balayent des serviteurs tandis que d’autres les mettent dans des paniers, des cheminements se distinguent : l’enfant n’avait-il pas à les remettre en ordre ? En outre, une lettre est cachée, le 0, initiale du « O mater dei memento mei ». On le trouve pourtant, si on ne le cherche pas parmi les lettres, dans l’image : les O sont les couronnes de fleurs qui décorent les marges. »
La solution est peut être suggérée par l’assonance avec « eau », celle qui lave les mains Pilate.
Il se peut également que la lettre qui manque soit une allusion à l’être qui manque : le frère de Marguerite, Charles d’Orléans, captif en Angleterre depuis Azincourt.
Autres manuscrits attribués au Maître de Marguerite d’Orléans
Parmi les rares manuscrits où l’on a reconnu sa main, aucun n’atteint à la richesse graphique des Heures de Marguerite d’Orléans.
Le manuscrit Rothschild 2534
La Résurrection, fol 20v, Livre d’heures, BNF, MS Rothschild 2534
Dans ce « jardin à voyager » très simple, un cornemuseux suit un couple d’amoureux vus de dos ; ils montent vers un personnage à tête de lion qui, de sa main droite, désigne l’image centrale. Les trois registres de celle-ci semblent renvoyer aux trois groupes marginaux :
- le soleil de la Résurrection, à la crinière de lion ;
- la Victoire sur la Mort, à l’amour ;
- le sommeil des soldats, à la musique bruyante.
Ce jardin est traversé, à contresens de la lecture, par une chasse à l’ours et au cerf (ce dernier déjà mordu par un chien) : scène noble sans rapport avec l’image centrale.
Celle-ci trouve en revanche des échos profanes dans le reste de la bordure :
- le paon en haut à gauche fait écho aux ailes ocellées de l’ange ;
- le singe en haut à droite caricature l’Homme, lui-même à l’image de Dieu ;
- l’oiseau en vol fait écho à la triple colombe ;
- le fou offrant à la belle une fleur contrefait l’Annonciation.
A partir de cette étonnante scène nocturne, la charte graphique se modifie (avec quelques rares exceptions) : la bordure contient deux ou trois personnages « métallisés », de plus en plus fantaisistes et sans rapport avec la scène principale. L’effet graphique est identique à ceux des soldats vus de nuit, à l’arrière-plan de l’Adoration des Rois.
La postérité du Maître de Marguerite d’Orléans
Un certain nombre de manuscrits bretons sont influencés par la prodigalité florale du Maître. Les jardins avec personnages y restent rares, et beaucoup moins élaborés.
Heures de Catherine de Rohan et de Françoise de Dinan, vers 1435
Heures de Catherine de Rohan et de Françoise de Dinan Rennes, BM 0034 bis
Ce manuscrit présente des « jardins en terrasses » très simples, avec quelques personnages sporadiques :
- un chasseur et un couple de bergers au bord de l’eau ;
- une chasse aux oiseaux, à l’arc et à l’arbalète.
Cette bordure beaucoup plus complexe montre deux scènes en rapport avec le thème funéraire :
- en bas la Mort poursuit un jeune vaniteux coiffé de plumes de paon ;
- la bordure droite, élucidée par Sylvie Wuhrmann [7] montre une scène de la « Pacience de Job », un mystère du XVème siècle : le Diable, déguisé en mendiant (on voit ses pattes griffues) rend jalouse la femme de Job, lequel est couché sur son fumier sous le regard de Dieu.
Baptême du Christ, Rennes BM 0034 fol 66
Cette bordure développe, autour de la scène du Baptême du Christ, deux scènes de la Mort du Baptiste :
- la danse lascive de Salomé devant les démoniaques Hérode et Hérodiade ;
- la décapitation de Saint Jean.
Certaines bordures sont des extensions de l’image principale :
- apôtres errant dans le Jardin des Oliviers ;
- bergers et anges autour de la crèche.
D’autres sont des gloses fantaisistes :
- le messager et le sommeil dérangé par des démons sont peut être des allusions à la mauvaise nouvelle apportée à Hérode (la naissance de Jésus) et à ses méfaits (le Massacre des Innocents) ;
- un ange pourchasse un démon qui pourchasse l’Enfant Jésus.
D’autres enfin sont de pure fantaisie : un couple de pèlerins précédé par un musicien.
Saint Antoine, Rennes BM 0034 fol 90
La seule bordure qui se rapproche un peu des « jardins à voyager » est celle de Saint Antoine : trois malades montent, par la bordure, rejoindre le couple qui, dans l’image centrale, offre des cierges au saint guérisseur.
Heures de Pierre II
Heures de Pierre II, BnF. ms. lat. 1159, Gallica
Ce manuscrit contient deux « jardins à traverser » :
- une promenade d’amoureux avec une chasse au sanglier ;
- un enterrement (un démon et un ange se disputant l’âme du défunt) et la Mort pourchassant un jeune homme avec sa faux.
Heures de Jean de Montauban et Anne de Kerenrais
Heures de Jean de Montauban et Anne de Kerenrais BnF. ms. lat. 18026
Ces deux « jardins à traverser » montrent une rencontre de part et d’autre d’un cours d’eau.
Dans la première image, la position de la donatrice à droite contredit la « convention du visionnaire ». Cette infraction résulte ici, comme souvent (voir 3-3-3 : l’apparition à gauche) d’une convention graphique supérieure qui régit l’ensemble du manuscrit : toutes les miniatures pleine page sont des rectos (sauf trois), et la donatrice, en priant vers la gauche, ramène le regard du spectateur vers l’intérieur du livre.
Heures de Jean de Montauban
Saint Julien, vers 1450, Rennes Ms 1834 fol 119r
Dans ce manuscrit, les images sont entourées de scènes secondaires : les cases florales ne constituent pas vraiment des jardins, mais plutôt des motifs de remplissage.
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https://books.openedition.org/pur/42302 [2a] Revue des traditions populaires, Volume 10, p 531 https://books.google.fr/books?id=aw3SPq6WknoC&pg=PA531 [3] Eberhard König « Les heures de Marguerite d’Orléans », 1991 [4] Paul Perdrizet, Le Calendrier parisien à la fin du moyen âge, d’après le Bréviaire et les Livres d’Heures , 1933, p 293 http://perdrizet-doc.hiscant.univ-lorraine.fr/doc/Perdrizet_1933-Le%20calendrier%20parisien%20%C3%A0%20la%20fin%20du%20Moyen%20Age.pdf [5] JP Albert « Le roi et les merveilles » 1991, https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00333220/document [6] Danièle Alexandre-Bidon, « La lettre volée. Apprendre à lire à l’enfant au Moyen Âge », Annales Année 1989 44-4 pp. 953-992 https://www.jstor.org/stable/27582592 [7] Sylvie Wuhrmann « Une étude en gris. Le Triptyque du déluge de Jérôme Bosch » , Artibus et Historiae, Vol. 19, No. 38 (1998), p 93 https://www.jstor.org/stable/1483587