Roman posthume de Jane Austen. Ce qui explique peut-être qu'il soit inférieur à ses autres oeuvres.
Ce que j'en retiens surtout, c'est l'introduction que fait son frère. Son style est insupportable de prétention à bien écrire. Il révèle l'extraordinaire talent de Jane Austen : une étonnante facilité à exprimer ses idées. L'histoire s'enchaîne avec une parfaite fluidité. Les sentiments les plus complexes sont dits en quelques mots. C'est une Madame de Sévigné anglaise.
Quant à l'histoire, une fois de plus, c'est celle d'une cendrillon, qui se distingue par sa liberté et son intelligence. Elle est mal aimée de ceux de ses parents qui comptent dans la famille, mais elle a tout de même une marraine fée. Une fois de plus les conventions sociales l'ont éloignée de celui qu'elle aime, et qui l'aime, et il va falloir faire preuve de trésors d'ingéniosité pour parvenir à une heureuse fin.
C'est l'occasion d'entrer dans le milieu des officiers de marine, car le Roméo de cette histoire est un capitaine. La fin des guerres napoléoniennes les a renvoyés à terre, fort riches. En effet, la marine anglaise, c'est l'esprit des corsaires. Les prises rapportent beaucoup. Le marin anglais ne court pas après la gloire, mais l'argent. Mais avec l'esprit du boutiquier : il fait bien son travail. Comme le rock aujourd'hui, la marine fournit un formidable ascenseur social. Ce qui n'est pas sans agacer les nobliaux.
On y voit aussi comment Jane Austen considérait le couple idéal. C'est celui d'un amiral. Sa femme l'a accompagné sur toutes les mers, on ne voit jamais l'un sans l'autre et c'est elle qui conduit leur voiture...