Dessin pour la couverture de Caras y Caretas
Autour du visage barbu de Manzi, Evita, une caméra de cinéma,
une banderole de la Forja (son parti politique de transition
entre l'UCR et le péronisme)
et les gauchos de sa province d'origine de Santiago del Estero
Il y a 70 ans, le 3 mai 1951, le poète Homero Manzi disparaissait, vaincu par le cancer, à l’âge de 43 ans, laissant un fils de 17 ans, lui aussi poète, Acho Manzi (1), et deux filles adoptives, les filles que sa femme avait eues d’un premier lit.
Demain, Página/12 met en vente son numéro de mai du mensuel culturel Caras y Caretas, consacré à cet homme exceptionnel qui fut à la fois poète (il est entre autres l’auteur de Barrio de Tango, avec son ami, le compositeur Aníbal Troilo), scénariste de cinéma et réalisateur, écrivain et homme politique. Grand militant de la Unión Cívica Radical, un parti alors de gauche et souverainiste qui militait pour une plus juste répartition des richesses, il passa au Justicialismo, le courant idéologique animé par Juan Domingo Perón, lorsque celui-ci entama sa carrière politique en prenant en charge le nouveau secrétariat d’État au Travail dans le gouvernement militaire qui s’était imposé en 1943 pour soutenir le maintien de l’Argentine dans la neutralité pendant la seconde guerre mondiale.
Le nouveau numéro de Caras y Caretas rassemblera les signatures prestigieuses habituelles de la rédaction (Felipe Pigna, le directeur, et María Seoane, la principale éditorialiste) mais aussi celle du chroniqueur tango de La Nación, Gabriel Plaza, qui joint à ses talents de plume des dons de DJ de milonga...
Le 3 mai dernier (2), son petit-fils, Homero Mancione, fils de Acho (qui est décédé il y a quelques années), rendait hommage à son grand-père dans les colonnes de La Prensa, le seul quotidien à avoir évoqué le souvenir du poète avant Página/12
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’hommage de Homero Manzione à son grand-père
lire l’article de fond sur Homero Manzi dans La Prensa
(1) Acho Manzi était, entre
autres, l’auteur de El
último organito,
un tango voulu par son père qui, se sachant malade, avait souhaité
écrire quelque chose avec lui pour lui laisser un souvenir
et une fierté. Cette fierté, Acho Manzi, un délicieux vieux monsieur, la portait encore en lui en 2007
lorsque un ami commun, le peintre, lui aussi disparu, Chilo Tulissi,
nous fit nous rencontrer à la Esquina Homero Manzi, qui doit avoir
souffert le martyre depuis mars 2020 avec cette épidémie
insupportable. El
último organito,
Barrio de Tango,
Malena,
Discepolín
et Sur
faisaient déjà partie de l’anthologie bilingue que je préparais
alors et qui est sortie trois ans plus tard aux Éditions
du Jasmin
sous le titre de Barrio
de Tango, recueil bilingue de tangos argentins.