La hantise du journalisme d’investigation ! Aux Etats-Unis, mais en France aussi, le pouvoir politique, quel qu’il soit, se méfie des journalistes. Leur liberté d’expression et leurs qualités d’enquêteurs dérangent au plus haut point. Mais quand la justice se mêle à l’écriture de l’histoire, le danger pour la liberté devient encore plus criant et révoltant. Le Washington Post, quotidien devenu culte après l’affaire du Watergate, vient d’apprendre que le ministère de la justice de Donald Trump avait intrigué afin de découvrir les échanges (échanges téléphoniques personnels et professionnels, mails etc.) de trois journalistes du quotidien, lesquels enquêtaient sur le rôle et l’ingérence de la Russie de Poutine dans la campagne électorale de 2016 en faveur de Trump. Aux Etats-Unis la liberté de la presse est garantie par la Constitution. Y déroger est un crime très grave.
La rédaction en chef du journal américain a demandé au ministère de la Justice de faire toute la lumière sur ce coup bas finalement peu étonnant de la part de l’équipe Trump. Ses affidés — et l’avenir nous réservera d’autres mauvaises surprises — étaient prêts à tout pour servir le président (dictateur ?) peu regardant sur la Constitution américaine et sur les libertés qu’elle garantit. Alors même que l’ancien président poursuit sa campagne mensongère, assurant toujours qu’il avait gagné l’élection, le conseil de surveillance de Facebook a décidé de maintenir l’interdiction de publier de Trump eu égard aux risques encourus de campagne mensongère ou calomnieuse. L’ancien président mène en effet une croisade contre les parlementaires qui ont osé voter pour la procédure d’empêchement finalement refusée par le Sénat. Les élections de mi-mandat s’annoncent chaudes et risquées. Sans le canal de Twitter et de Facebook, Trump dispose de moins de relais pour instiller son venin et sa perfidie.