Magazine Journal intime
Les riverains n’aiment pas le voir trainer autour de chez eux, ce grand type claudicant avec ses chaussures montantes. Il marche de rues en rues, appareil photo en bandoulière, et lorsqu’il s’arrête de marcher, c’est pour prendre un cliché de quoi ? De leur toit, de leur bagnole et d’une multitude de détails insignifiants de leur vie comme un tuyau d’arrosage ou un sac d’engrais dans le jardin, un morceau de trottoir, une anfractuosité de la route… Et cela fait maintenant deux heures qu’il photographie des corbeaux qui picorent des insectes morts sur des poubelles rouillées.