Urgence climatique et énergétique?, une conférence de François Gervais

Publié le 07 mai 2021 par Francisrichard @francisrichard

Le 6 mai à 18h30, invité par le Cercle Frédéric Bastiat, le professeur de physique François Gervais donnait en ligne une conférence LiveWebinar, sur le thème:

Urgence climatique et énergétique?

À l'heure actuelle, comparées aux énergies produites à partir du gaz, du charbon et du pétrole, les énergies nucléaire, hydraulique et renouvelables sont bien faibles.

Aussi est-il utopique de vouloir passer dans les décennies à venir au tout électrique, d'autant que les énergies dites renouvelables sont intermittentes.

LES ÉMISSIONS DE CO2

Qui émet du CO2? En valeur absolue, ce sont en premier la Chine (10 GT/an), les États-Unis (5,3 GT/an) et l'Inde (2,6 GT/an). Mais le classement n'est pas le même quand on rapporte la quantité émise au nombre d'habitants.

En effet les États-Unis occupent la première place (16T/an/habitant), suivis de la Russie (11T/an/habitant) et le Japon (9T/an/habitant).

Et la France? Aussi bien en termes d'émissions totales annuelles (0,3 GT) que par habitant (5T/an/habitant), elle se situe très loin derrière, ce qui signifie que ses réductions à elles seules auront peu d'effet globalement.

La Banque mondiale a chiffré le coût de la lutte contre les émissions de CO2 d'origine anthropique à 89 000 milliards de dollars d'ici 2030... Or cela représente des sommes astronomiques pour des effets négligeables et incertains...

METTRE LES CHOSES EN PROPORTION

Car il faut mettre les choses en proportion. Ce que fait le conférencier à l'aide, d'abord, de quelques questions basiques:

- Quelle est la température moyenne de la Terre sur 30 ans? 15°C

- Quel est le principal gaz de l'air? L'azote (78%)

- Quel est le principal gaz à effet de serre? La vapeur d'eau (1 à 5%)

- Quelle est la proportion de CO2 dans l'atmosphère? 0,04%

- Quelle est l'augmentation annuelle de CO2? 0,0002%

En fait l'atmosphère est essentiellement composée d'azote, d'oxygène et d'argon. Le conférencier cite pour mémoire le méthane (0,00018%) et le protoxyde d'azote (0,00003%).

LE TAUX DE CO2

À l'heure actuelle il y a 3200 GT de CO2 dans l'atmosphère, c'est-à-dire 873 GT de carbone: l'augmentation de température est imperceptible puisqu'elle est d'un pico degré Celsius par tonne de carbone (10-12). La France, par ses émissions, contribue donc à 0,0001°C par an...

(le confinement de 4 milliards d'habitants de la planète n'a pas eu d'effet significatif sur l'évolution de la part pour million du CO2 dans l'atmosphère dont la tendance est restée la même...)

MERCI AU CO2 !

Les émissions totales annuelles de CO2 sont de 36 GT. La progression n'est que de 0,5% l'an (=16/3200*44%). En effet seulement 44% des émissions de COrestent dans l'atmosphère: 23% se retrouvent dans les océans et 33% constituent un supplément de nourriture pour la végétation et les récoltes.

Ce qu'on dit peu, c'est l'impact du CO2 sur le rendement des récoltes. Craig Idso a évalué le bénéfice engrangé de 1961 à 2013, à partir de 45 plantes, représentant 95% des céréales, fruits et légumes, à 3 000 milliards d'euros...

(a contrario, la baisse du CO2 sur des millions d'années représente la mort des plantes...)

LES ÉNERGIES FOSSILES

Quoi qu'il en soit, le GIEC, le Protocole de Kyoto, la COP15, la COP21 n'ont eu aucun effet sur l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère. La consommation d'énergies fossiles a continué d'augmenter.

Pour remplacer les 11865 tonnes d'équivalent pétrole, comme il ne reste que 11051 jours d'ici 2050, il faudrait construire chaque jour une centrale nucléaire de plus ou 1500 éoliennes de 2,5 MW...

On dit que l'augmentation du taux de CO2 est la cause de l'augmentation de température. Or les pics de température précédent ceux du taux de CO2. L'effet précéderait-il la cause?

DE QUOI S'ALARMER ?

Comment la température a-t-elle évolué au cours du temps? Depuis janvier 1659 jusqu'à septembre 2020, la température a augmenté de 1,05 °C, soit 0,29 °C par siècle.

La hausse du niveau des océans, relevée par 2133 marégraphes, est à l'heure actuelle de 1,04 mm/an. Ce qui correspond à 3 cm d'ici 2050.

La superficie de la banquise arctique, depuis 40 ans, augmente en moyenne de 11300 km2 par an. Un record de superficie a été atteint le 21 septembre 2014 avec 20,14 millions de km2.

Tous les modèles donnent des évolutions de températures terrestres et océaniques largement supérieures à ce qui est observé.

L'effet de serre du CO2 a atteint ses limites avec la concentration actuelle: il y a saturation des molécules de CO2 dans l'absorption du rayonnement infrarouge; deux vibrations principales sont en effet actives: à 20 et à 70 térahertz, soit moins de 10% de la gamme infrarouge.

Enfin, si le taux de CO2 devait doubler - on en est loin - la température n'augmenterait que de 0,78°C. En réalité, elle n'a augmenté que de 0,3°C depuis 1945 et ne devrait augmenter que de 0,14°C d'ici 2050.

LA CONFUSION ENTRE MÉTÉO ET CLIMAT

Comme les émissions de CO2 ne peuvent plus être désignées coupables d'un réchauffement en panne, elles seraient la cause d'inondations, tempêtes, cyclones, orages.

Or, par exemple, l'énergie cyclonique cumulée a une tendance à la baisse entre 1990 et 2020, alors que les émissions de CO2 ont augmenté de 40%.

Il y a en effet confusion entre baromètre et thermomètre, entre météo et climat. Torricelli, inventeur du baromètre, il y a trois siècles, avait pourtant établi la corrélation entre le temps qu'il fait et la pression atmosphérique...

EN CONCLUSION

- La Terre reverdit, le rendement des récoltes est amélioré pour partie grâce au supplément de CO2.

- Il y a une moindre évolution, 0,4°C, du climat réel depuis 75 ans que de 1910 à 1945, 0,6°C, changement climatique naturel observé avant l'accélération des émissions de CO2.

- L'alarmisme des modèles de climat virtuel du GIEC resterait à démontrer compte tenu des incertitudes considérables.

- Certes il faut économiser les ressources fossiles, mais prétendre une urgence climatique pour justifier une urgence énergétique est infondé.

- Il faut donc continuer à développer la recherche sur les énergies non intermittentes et l'efficacité énergétique.

Francis Richard