Bande dessinée - 145 pages
Editions Aire Libre - Dupuis - Avril 2021
Jeanne Duval fut une femme sulfureuse dans l'ombre du poète Charles Baudelaire. C'est à sa sensualité, à son mystère, à ces addictions à elle qu'il doit l'inspiration de nombre de ces obscurs poèmes torturés. Grâce à un héritage, Baudelaire se consacre à une vie d'écriture et de luxure quand il croise le regard de la lorette sur une scène de théâtre. Il est envoûté et elle devient son ailleurs qui lui apporte plaisir et émerveillements, rêves et calme. Raillée par ses amis, dénigrée par la mère de Charles, elle ne peut pas devenir légitime.Mademoiselle Baudelaire est un album enchanteur qui nous plonge au cœur de la vie mythique du personnage sombredu poète. Et il met la lumière sur l'effacée Jeanne Duval et cela d'une très belle manière : toute la narration de l'histoire est celle de la maîtresse. C'est Jeanne qui conte toute cette trajectoire tragique de Baudelaire via une lettre à la mère du poète. Une lettre comme un trait d'union entre les deux femmes qui ont le mieux connu Charles Baudelaire, et aussi celles qui se sont le plus détestées.
Les planches aux tons sépia laissent très peu de place à la couleur mais bien plus à la volupté, la sensualité, le sexe et ensuite aux démons qui encombrent l'esprit de Charles Baudelaire. Jeanne apparaît comme un personnage à part entière, comme une femme libre, déterminée bien que victime d'alcoolisme, sensible aux arts et qui se plaira dans l'univers des mots de son amant. En même temps que l'album nous dépeint une époque, un milieu culturel sulfureux, une histoire d'amour particulière, il nous offre le plaisir de savourer quelques vers de poésie... A boire et reboire jusqu'à la lie.
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