L’Organisation nationale des enseignants d’éducation physique et sportive (Oneeps) envisage un mouvement d’humeur si leurs revendications ne sont pas satisfaites au sujet de l’évaluation des candidats aux examens en période de Covid-19.
Le 30 avril 2021, Michel Tamo, le Secrétaire exécutif national de l’Oneeps, a informé le Premier Ministre, chef du gouvernement, d’un appel à manifester envoyé aux enseignants d’Eps « suite aux alertes sans écoute en direction des ministres du secteur de l’éducation en charge des examens certificatifs ». L’association et son secrétaire exécutif estiment que l’Education physique et sportive est marginalisée dans le système éducatif camerounais et risque même de disparaitre, si rien n’est fait. Selon eux, l’administration de cette discipline n’est pas étrangère aux mauvais résultats obtenus lors de la session 2020 des examens officiels, au cours de laquelle au lieu des évaluations pratiques classiques, l’Office du Baccalauréat avait choisi l’épreuve théorique, plus difficile et boudée par les candidats. La Direction des examens, des concours et de la certification (Decc), quant à elle, avait compté les notes de classe. Au cours d’une séance extraordinaire consacrée à cette question, l’Oneeps crie son ras-le-bol : « désapprouve et dénonce avec la dernière énergie la façon complètement hors normes (nationale et internationale) avec laquelle les épreuves d’Eps ont été gérées lors des sessions d’examens 2020, ce malgré l’alerte tirée à temps (…) en direction des ministres concernés et du Premier Ministre chef du gouvernement », souligne leur appel. Les membres de son bureau exigent donc « le retour à l’orthodoxie en matière d’éducation physique et des sports scolaires ».
Contrôle des vacations
Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces épreuves, organisées sur le terrain, généraient de sérieuses retombées en termes de vacations payées aux intervenants répartis en chefs de secrétariats, chefs de stade ou examinateurs. « Où est allé cet argent ? Qu’on paie aussi nos vacations », fulmine un enseignant, sous anonymat, qui regrette que la correction de l’épreuve d’Eps théorique n’ait profité l’année dernière qu’à une poignée de ses collègues, ceux dits des « centres de rattachement ». Michel Tamo demande à ses collègues de se tenir prêts pour une action forte, si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Des indices prouvent que pour cette session d’examens encore, les épreuves pratiques n’auront pas lieu. Ici et là, on parle de la compilation des notes de classe. Anticipant, l’Oneeps demande aux enseignants de « refuser de participer à ce mépris et cette disparition programmée de l’Eps qui vient s’ajouter à leur situation suffisamment précaire dans le système éducatif camerounais, en s’abstenant de remettre les notes compilées « fictives » et/ou de participer à toute action illégale, non réglementaire en matière d’examens
certificatifs pour la session 2021 ».Enfonçant le clou, il regrette une autre marginalisation : la suspension des jeux scolaires et universitaires. Au retour des congés de Pâques, le Ministre des Enseignements secondaires a instruit ses collaborateurs en charge des lycées et collèges d’utiliser les frais Fenassco, pour la désinfection des campus scolaires. Elle disait avoir pour cela reçu l’autorisation du Premier Ministre. « C’est bon d’utiliser les fonds qui sont arrivés dans les lycées. Que deviennent celles, colossales, qui sont retenues en ligne sur ces mêmes rubriques depuis deux ans dans les services centraux et les délégations ? », s’enquiert un membre de l’Oneeps. Il affirme que certains proviseurs ont naïvement cru que le ministère devait leur retourner ces sommes.
Réaction du berger ?
Hier, le Ministre des Enseignements secondaires a donné des instructions dans ce sens. « Eu égard à la difficulté d’organiser les épreuves pratiques d’éducation physique et sportive (Eps) dans les délais impartis d’une part et l’enseignement relatif de l’Eps théorique dans tous les établissements scolaires présentant des candidats aux examens d’autre part, j’ai l’honneur de vous demander d’instruire les chefs d’établissements de votre ressort d’organiser le contrôle continu de fin d’année en Eps sur le modèle d’examen pratique avec un atelier. A cet effet, vous désignerez de concert avec votre homologue du Ministère des Sports et de l’Education physique les membres des jurys chargés de consolider avec les enseignants concernés de chaque établissement les notes ainsi attribuées avant leur acheminement dans les sous-centres d’examens », demande Nalova Lyonga à ses délégués régionaux.