L’institution dont la première dame, Chantal Biya, est la marraine a permis à de nombreux couples de goûter aux joies de la procréation.
« Le Chracerh a changé mon identité. L’étiquette de « femme stérile » qui était sur mon dos est partie : je suis devenue maman ». Mme Eudoxie Kana, ayant expérimenté la maternité pour la première fois de sa vie le 31 octobre 2018, à plus de 50 ans, ne cache pas sa joie. Au quartier Obobogo à Yaoundé où elle vit, son quotidien a changé. De même que les regards de la communauté et de la famille sur elle.
Comme les Kana, de nombreux couples en proie aux problèmes de procréation au Cameroun ont retrouvé le sourire depuis cinq ans. Ceux qui en doutent encore peuvent notamment se fier à l’expérience de dame Ndoé, 60 ans, qui a donné naissance à ses premiers enfants, des jumelles, le 27 avril 2017, à la suite d’une Fiv (fécondation in vitro). De même qu’à celle de Mme Suzanne M., devenue célèbre pour sa primiparité à 62 ans, Mme Mballa, 52 ans, ménopausée dont la grossesse a été obtenue par ICSI (insémination d’un ovule par microinjection d’un spermatozoïde). Et aussi celle d’Alvine K., 39 ans, ayant donné naissance à des jumeaux ou de cette primipare de 36 ans, mère de triplés. Les témoignages du couple Aminou, de dames Essi Obida, 42 ans, Mireille K., 32 ans, B.D., 38 ans, O., 48 ans, Diwouta, 41 ans, Mofor, 39 ans et une longue cohorte d’anonymes ressorties du Centre, leurs bébés miraculeux entre les bras achèveront de convaincre les plus circonspects. Au total, plus de 200 naissances, suite au recours à une fécondation in vitro (FIV), ont eu lieu au Chracerh depuis 2016.
La plupart des couples concernés avait, après des décennies de quête, abandonné pratiquement tout espoir d’avoir un enfant et devait affronter le regard de l’entourage, dans une société traditionnelle où l’infertilité est souvent mal perçue. « Quand on a entendu parler du Chracerh et des techniques modernes qu’il offre, on s’est dit que l’on devrait essayer, étant donné que je voulais vraiment avoir un bébé », a expliqué Mme Ndoé en son temps, comme bien d’autres avant ou après elle. Objectif atteint donc pour Mme Chantal Biya, épouse du président de la République, marraine du Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine (Chracerh). Elle qui déclarait le vendredi 6 mai 2016, à l’inauguration solennelle de l’institution : « Il s’agit de redonner espoir aux couples stériles, leur ouvrir les portes de ce bonheur incomparable de poursuivre, comme avant eux leurs parents, la chaîne de la vie ».
Depuis que les prouesses du Chracerh sont connues et reconnues par les institutions scientifiques internationales de haut niveau, les patientes affluent de partout. Des villes et des villages camerounais, des pays voisins ou éloignés, et même d’Europe, du Moyen Orient. L’hôpital est aussi bien positionné sur l’échiquier médico-scientifique international. Par exemple, la Society of laparoendoscopic surgeons, institution américaine, reconnaît ses compétences. Différentes conventions le lie aussi à des formations sanitaires de haut niveau dont l’hôpital américain de Paris.