Jesper Kurt-Nielsen, conservateur au musée national du Danemark, a écrit l'année dernière un livre (malheureusement pour la plupart d'entre nous, en danois !) sur un personnage peu connu : Agner Møller, médecin militaire, affecté à Java avec sa femme et ses deux enfants, afin de travailler pour le gouvernement colonial néerlandais.
Mais son comportement provocateur et plus que marginal déplait particulièrement aux officiers en place et il est envoyé sur l'île de Nias en 1923.
Ces quelques notes sont issues d'une passionnante présentation qui vient de se tenir en ligne dans le cadre de la Tribal Art Fair d'Amsterdam et qui nous a permis de découvrir notamment une importante collection de photographies prises par le photographe chinois, Ho Teng Lin, qui a accompagné Møller dans ses pérégrinations.
Particulièrement intéressé par l'ethnographie et la linguistique, Agner a beaucoup voyagé dans l'île de Nias, puis il a commencé à collecter des artefacts à la demande de Thomas Thomsen, alors directeur du Musée national danois.
Une légende a longtemps circulé qu'il avait ramené une maison niassienne entière au Danemark, car souhaitant acquérir des éléments de l'intérieur d'une maison traditionnelle, il fut obligé de l'acheter à son propriétaire dans son intégralité. Mais celle-ci n'est jamais venue au Danemark en petits morceaux...
Møller a essentiellement collecté des objets de la vie courante. Près de 750 objets sont ainsi conservés au musée national. Une entorse à cette règle est illustrée par cet autel collecté vide en 1927 ; les figures d'ancêtres ont été remplacées par des similaires.
Photo 1 : Couverture de l'ouvrage de Jesper Kurt-Nielsen.
Photo 2 : L'un des fils de Møller avec deux guerriers, photo : Ho Teng Lin, © Musée national du Danemark.
Photo 3 : Le village Hilimondregeraya et la maison Omo Sebua achetée par Møller au fond, photo : Ho Teng Lin.
Photo 4 : Autel et figures de Nias, © Musée national du Danemark