Voici un itinéraire qui permet de voir une grande variété de paysages des Hautes-Alpes, pas forcément des plus connus, mais qui méritent d'être explorés à vélo. On traverse le Champsaur depuis le col de Manse pour rejoindre le col du Noyer, et explorer le Dévoluy. On rejoint ensuite Veynes pour remonter vers le col d'Espreaux, où le paysage changent complètement. A la descente, on fait presque un saut en Provence jusqu'à Lardier & Valença avant de rejoindre le gapençais par le col de Foureyssasse où on rejoindra Gap, en surplomb pendant quelques temps...
L'itinéraire
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De Gap au col du Noyer par le col de Manse
L'itinéraire commence par la montée du col de Manse mais qu'on ne s'y trompe pas : c'est l'échauffement pour col du Noyer. Il faudra s'appliquer à arriver prêt pour la décharge d'énergie qu'il faudra obligatoirement sortir pour passer le col.
Au départ de Romette, donc, on monte le col à rythme tranquille, d'autant que le démarrage est dur sur les 2 premiers kilomètres, surtout s'ils sont fait à froid.
Au col de Manse, on aperçoit au loin la barrière montagneuse qui enclos le massif du Dévoluy.
On redescend vers Saint-Laurent du Cros, puis on récupère pour peu de temps la route Napoléon. Ca descend vite, on ne reste sur la route que peu de temps. Puis on prend la route du Noyer à La Fare en Champsaur, au niveau du rond point (la direction du col du Noyer y est indiquée). Là commence véritablement l'approche du col du Noyer. La routes monte globalement mais elle a un relief irrégulier. Autant être prudent.
Voila en gros comment il se décompose :
- arrivé au pied de la route du col, les hostilités débutent. C'est raide dans le premier kilomètre. Je dirais 8-9% en moyenne.
- suit une longue transversale, peut-être entre 6-8% en moyenne. Là, on se prépare : il faut prendre un rythme régulier.
- à la première épingle, on fait la transversale de l'autre côté. La pente s'accentue, et ça devient vraiment difficile sur la fin de cette transversale.
- arrive la deuxième épingle : la pente se réduit et ça fait du bien aux jambes. Il faut absolument en profiter pour récupérer, car cette transversale est courte, et après, on ne rigole plus du tout...
- la troisième épingle ouvre l'avant-dernier kilomètre. On voit devant nous la pente qui s'élève brusquement. Les pourcentages vont osciller entre 12% et 15%, et ça va durer longtemps. Là, il n'y a pas le choix : c'est une décharge d'énergie qui est nécessaire pour franchir ce pallier, le problème c'est que cette décharge doit se prolonger... Alors il n'y a pas de secret : on souffre, on transpire, on fait de jolies grimaces, on plie littéralement son vélo, et il n'y a que comme ça qu'on peut voir la fin de ce pallier cauchemardesque. Les kilomètres précédent, d'un pourcentage moyen très respectable, ont déjà fatigué le cycliste.
Sur le bord droit de la route, on voit des signes : "13% - 14,5% - 14,5% - ouf! 11%" pour le dernier...
- quand on est sorti de ce terrible avant-dernier kilomètre, il reste le dernier à franchir. Il est moins raide, mais... juste moins. On doit être en moyenne à 11%, malgré certains passages plus raides (dont encore un à 14,5% dans un virage, marqué sur la route). Cette portion se fait plus en ligne droite, et elle est décourageante d'autant qu'on a laissé pas mal de forces pour arriver jusque-là. Mais enfin, c'est le dernier kilomètre alors c'est le mental qui donne l'énergie nécessaire pour arriver en haut du col.
Enfin, l'arrivée au col. Petite déception : avec tous ces efforts, on n'est "qu'à" 1664m d'altitude. Eh oui, c'est peu haut, mais on vient de faire une des pentes les plus difficiles des Hautes-Alpes, et on peut être fier de soi.
Du col du Noyer à Veynes
Dès le sommet on est dans le Dévoluy. Le paysage est différent : plus verdoyant, plus fermé mais dans un espace qui semble plus grand et qui est d'un seul tenant.Après 2km de descente On observe tout d'abord le massif de Bure (où souvent un nuage est accroché) et la station de Superdévoluy avant d'arriver à Saint-Etienne en Dévoluy.
Après, deux options sont possibles pour rejoindre le col du Festre (1443m), qui marque géographiquement l'entrée ou la sortie du Dévoluy :
- par le col de Rioupes : on est en surplomb de la région. Belle vue dominante et portion d'itinéraire très axée sur le paysage. Les dénivelés sont moyens.
- par Saint-Disdier et Agnières en Dévoluy : une longue descente jusqu'à Saint-Disdier puis une remontée dans une vallée encaissée jusqu'à Agnières qui privilégie les aspects culturels et patrimoine. Les dénivelés pour retourner au col du Festre sont faibles : il faut monter de 300m mais il y a du kilométrage pour ça, ce n'est donc pas un effort énorme qui est demandé par cet itinéraire.
Attention de ne pas partir de Saint-Etienne en Dévoluy sous la menace du mauvais temps : on se trouve exposé jusqu'à Cluses ou Veynes. Et votre téléphone portable n'a de bonnes chance de passer qu'à partir de là...
partir du col du Festre, on bénéficie d'une très longue descente jusqu'à Veynes. Là encore, le paysage a changé. C'est toujours immense, mais très encaissé.
De Veynes à Lardier et Valença par le col d'Espreaux
On traverse la route très fréquentée qui joint Gap au sud des Hautes-Alpes par le Buëch, pour se diriger en direction de Barcillonnette et Lardier & Valença par le col d'Espreaux (1172m). On s'engage dans un endroit très encaissé où coule un torrent et où la route possède une faible déclivité. On peut rouler avec de la vitesse. On utilise 2 ou 3 portions de routes qui sont rectilignes, c'est assez étrange comme sensation. Au bout de quelques kilomètres, paradoxalement puisque c'est l'endroit le plus bas en altitude que l'on utilise, cette route fait vraiment "montagne".
Après Juste après un pont on arrive au démarrage de la montée vers le col d'Espreaux. L'ambiance est sèche, chaude, rocailleuse... ça sent la montagne, même si la route, parfois un peu vertigineuse, n'est pas très raide : elle se monte assez facilement.
Puis une fois passé Esparron, on se sent en Provence. L'ambiance, les couleurs, les cultures la déclivité. Il y a plus de terres cultivées, des fruitiers, les maisons ont plus l'architecture provençale que depuis l'autre versant d'où l'on vient. Et puis quand on commence, au départ de Lardier et Valença, la montée vers le col de Foureyssasse, on fini par voir la vallée de la Durance, superbe endroit...
De Lardier et Valença à Gap par le col de Foureyssasse
On quitte cette partie "fruitière" des Hautes-Alpes pour monter au col de Foureyssasse et remonter à proximité du massif de Ceüse. La route du col est exposée au soleil et il fait chaud. C'est aussi le 5ème col de la journée et ça commence à être un peu dur pour les jambes...En haut, direction Sigoyer, puis le lac de Pellautier, juste avant La Freissinouse. La route présente quelques variations, peu importantes. Globalement, ça descend. Et dans ce sens là, à cette heure de la journée, on prend le vent de dos... :-)
On passe devant le lac de Pellautier, avec le massif de Bure que l'on voit de l'autre côté. Puis direction village de Pellautier, où l'on descendra jusqu'à Gap.
Pour les puristes, on rentrera à Romette depuis la sortie de Gap, par le raidillon.
Les Stats :
- 125km
- 2200m de dénivelé positif cumulé
- 5h40 de pédalage, incluant les prises de photos. Compter 6h n'est pas superflu compte-tenu du fait qu'il y a 5 cols à franchir: prévoir une journée complète c'est prudent.
- 5 cols : Col de Manse (1272m), col du Noyer (1664m), col du festre (1443m), col d'Espreaux (1172m), col de Foureyssasse (1042m)
Voir toutes les photos de la sortie.