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Cameroun : Les incertitudes d’une réforme du Code électoral

Publié le 06 mai 2021 par Tonton @supprimez

Des partis de l’opposition, pas moins de 7 ont mis sur pied, le 1er avril dernier, une opération ayant pour but de recueillir les propositions des camerounais pour une révision consensuelle du système électoral, Prince Ekosso de l’USDP, Cabral Libii du PCRN, Joshua Osih du SDF, Hilaire Dzipan du MP, Pierre Kwemo de l’UMS, Maurice Kamto du MRC et Patricia Tomaino Ndam Njoya de l’UDC ont signé le document y relatif.

A en croire ces leaders politiques de l’opposition, une reforme du système électoral est possible. En vue de recueillir les avis et différentes contributions des autres partis politiques ,un secrétariat technique avait été mis sur pieds. Ces derniers avaient 15 jours pour déposer leurs contributions. Rendus au 16 avril 2021, ledit secrétariat technique a prorogé le délai de dépôt des contributions au 20 avril 2021, soit 5 jours de plus. Ce délai a été prorogé compte tenu de l’engouement manifesté et les sollicitations parvenues au Secrétariat technique, pouvait-on lire dans un communiqué signé par Tomaino Ndam Njoya au nom des leaders des parties prenantes engagées dans cette initiative. Ces leaders de l’opposition sont convaincus qu’un système électoral accepté et partagé par tous est garant d’un jeu démocratique crédible, juste, équitable, transparent et pacifique dans une nation. Des zones d’ombre ont été décriées dans le Code électoral en vigueur au Cameroun depuis 2012. Ils évoquent de nombreux désaccords sur plusieurs dispositions, ainsi que des dispositions obsolètes, des contradictions et des vides juridiques. Toute chose qui fait obstacle à la plénitude de l’exercice du droit fondamental qu’est le droit du citoyen, et éventuellement à une alternance démocratique et pacifique. Pour autant, la campagne ainsi lancée vat-elle prospérer ? Just wait and see.

Des doutes persistent

Ce projet aussi louable soit-il, va-t-il pour autant prospérer face à la bourrasque développée par le système RDPC, parti au pouvoir. Des éléments relevés au sein des institutions actuelles nous donnent d’en douter. D’entrée de jeu, la première question que l’on peut se poser : c’est où est-ce que ces propositions seront déposées ? Au parlement, l’on suppose. Mais alors nous avons un parlement où le parti au pouvoir a une majorité écrasante ; bien plus encore, tenant compte de ce que le RDPC adopte une consigne de vote et avec la discipline du parti, ces propositions auront de fortes chances de n’être pas prises en compte. Deuxièmement, ces leaders de l’opposition pourront-ils saisir le gouvernement et par quel moyen on ne sait, afin que leurs propositions soient prises en compte sous forme de projet de loi puis déposé au parlement ? Cette hypothèse est encore moins plausible dans la mesure où il est connu de tous que le régime de Yaoundé n’aimerait en rien engager une réforme qui pourrait lui porter préjudice lors des prochaines consultations électorales. L’on sait d’ailleurs ce que les propositions de lois des partis de l’opposition représentés à l’Assemblée nationale ont donné comme résultat, c’est-à-dire rien du tout. En définitive, ces partis politiques s’agissent-ils en vain, pour l’instant nous ne pouvons nous prononcer à ce sujet et seul l’avenir nous le dira.


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