L'arrêt est tombé dans la journée d'hier : la Cour suprême nationale déclare inconstitutionnel le décret présidentiel imposant l'école à distance à la ville autonome de Buenos Aires pour lutter contre la transmission du virus. Selon l'un des juges, la situation d'urgence ne justifie pas que le gouvernement national empiète sur l'autonomie de la Ville en matière d'organisation de l'école.
Seuls quatre des cinq juges se sont exprimés. Il y a eu une " courageuse " abstention.
En cette période où la campagne électorale prend sa vitesse de croisière, cet arrêt choque la gauche sans la surprendre. On sait que les juges qui composent la cour se situent à droite et qu'ils jugent souvent en fonction de leurs penchants idéologiques.
Les différentes analyses de Página/12 (majorité présidentielle) s'attachent à démontrer la faiblesse de l'argumentation juridique de l'arrêt. Les autres journaux, qui soutiennent la droite agressive au pouvoir à Buenos Aires et à Mendoza, développent des commentaires inverses. La Nación a mis un lien vers les 90 pages de l'arrêt qui peut donc être jugé sur pièce.
Le gouvernement a annoncé son intention de légiférer pour rendre ses décisions sanitaires plus solides en cet automne où les vaccins sont très difficiles à trouver sur le marché mondial et où l'on commence à manquer de doses pour assurer les secondes injections, alors que les mesures modérées prises début avril commencent à montrer une certaine efficacité : la transmission du virus a ralenti mais, comme en France, elle reste trop élevée pour le système hospitalier et les soignants épuisés par quatorze mois de crise ininterrompue. Le gouvernement a rendu public une réponse à la Cour en 20 points reproduite par la presse.
Curieusement, Horacio Rodríguez Larreta a interdit à ses collaborateurs de montrer le moindre signe de victoire : discrétion sur toute la ligne. Il voudrait renouer le dialogue avec le président.
Ici, en France, j'ai été surprise d'entendre le reportage consacré à ce sujet au journal des Matins de France Culture : la rédaction n'a fait écho qu'à des personnes (parents d'élève, directrice d'école) favorables à cet arrêt. En revanche, dans le reportage sur les élections à Madrid, où la droite et l'extrême droite viennent de l'emporter, c'était l'inverse : l'auditeur n'a pu entendre que le point de vue de citoyens désolés par ces résultats. C'est étrange, ce deux poids deux mesures !
sur les projets du gouvernement :