" Il a fait périr dans les onze années de son règne plus de cinq millions de Français, ce qui surpasse le nombre de ceux que nos guerres civiles ont enlevés pendant trois siècles. " ( Chateaubriand, à propos de Napoléon)
" Je suis pour les Blancs, parce que je suis blanc, je n'ai pas d'autre raison, et celle-là est la bonne. Comment a-t-on pu accorder la liberté à des Africains, à des hommes qui n'avaient aucune civilisation, qui ne savaient pas seulement [...] ce qu'était la France ? " (Napoléon, devant le Conseil d'Etat, source)
Que toute la fachosphère célèbre sans le moindre discernement un personnage clé de la fable pour enfants qu'est indéniablement la vision si grossièrement tronquée de l'histoire qu'est le Roman National, cela n'a rien de très étonnant. Ces gens sont en effet figés, agrippés comme des moules à leur rocher, au point que c'en devienne pathétique, à une image identitaire de la grandeur d'une fRance colonialiste, raciste jusqu'au suprémacisme blanc, et anti-démocratique que je conchie allègrement, haut et fort, à intelligible voix, et publiquement qui plus est. Car cette croyance un peu trop partagée actuellement ne voit guère d'inconvénients notables à la férule de ce criminel de guerre qui a entraîné plus de 5 millions de morts , et rétablit l'esclavage, un crime contre l'humanité, en durcissant qui plus est le Code noir de sinistre mémoire.
Aussi, je ne peux que souscrire à ce propos d'une femme plus qualifiée que moi pour décrire le bilan de ce sinistre personnage, dont on peut certes se souvenir, mais en aucun cas le commémorer, sauf à ne tirer précisément aucune leçon de l'histoire. Et à l'heure où l'on ne cesse de stigmatiser en permanence les minorités dans ce pays, jusqu'à les accuser de nous " grand remplacer ", discours honteux d'essence complotiste qui a pourtant pignon sur rue dans les médias sans que cela ne suscite beaucoup de réactions, il me semblait important de réagir, tant Napoléon incarne visiblement et très précisément une offensive réactionnaire sans précédents.
Il m'a d'ailleurs semblé utile en cette période de grand confusionnisme politique, qui ne répugne pas à l'instrumentalisation éhontée de l'histoire, de m'appuyer sur le thread clair et net de cette même Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage, qui vient contrebalancer un commentaire bien imprudent, visant à nier le racisme intrinsèque évident de cette décision de Napoléon (dont il a écrit lui-même à Sainte Hélène quelle avait été prise sous la pression des " criailleries des planteurs " ) par un expert autoproclamé qui fait si peu montre de probité et de rigueur historique, sur une radio mainstream qui plus est. Aussi, luttons contre cette insupportable désinformation :
J'ai choisi ces extraits pour contredire factuellement les propos mensongers d' Arthur Chevallier, " Commissaire de l'exposition " Napoléon " Grand-Palais/La Villette " :
Voilà, tout est dit. Tendre un miroir aux descendants idéologiques de ce personnage historique éminemment discutable en la matière qui nous occupe ici me fait assez plaisir, je l'avoue... Juste histoire de répondre à ses habituels thuriféraires.... qui se reconnaitront (ou pas : m'en fous).
A l'heure où une avalanche de commentaires assez suffocante ne cesse d'accabler depuis des lustres l'une des figures historiques de la lutte contre le racisme dans ce pays, voilà qui ne suffira probablement pas à confondre, par delà les personnalités et militant.e.s d'extrême-droite, les Enthoven, Clavreul, et autres réactionnaires identitaires habituels en habits républicanistes d'époque, qui nient la réalité de ce phénomène insupportable qu'est le racisme envers les noir.e.s.
Mais la récente promotion universitaire de l'une des figures historiques bien que contemporaine de la lutte contre le racisme constitue probablement pour beaucoup d'entre nous l'une des meilleurs réponses, et la plus cinglante qui soit, à leur mépris permanent, précisément sur le registre qu'ils revendiquent, alors qu'ils ne l'ont en rien ni mérité ni démontré...