Raffa avait publié un billet assez complet sur les tondeuses écolos. Mais il reste toujours la question de ce qu'il est prévu de faire des tontes.
Beaucoup de tondeuses actuelles (écolos ou non) permettent de faire du mulching. L'herbe, est dans ce cas finement hachée puis renvoyée sur le sol. Cela permet de ne pas avoir de "déchets" de tonte, et de fertiliser naturellement le sol.
Mais en fait, ce dernier avantage là peut ne pas être forcément un avantage au final.
Le mulching est idéal pour celui qui est aux petits soins pour son gazon ou sa pelouse, exclusivement constitué de graminées et excluant toute plante à fleur. Ce gazon ou cette pelouse a besoin d'une terre riche pour rester vert et garder un bel aspect en toute saison. Et ces petits soins comprennent notamment la suppression de ces fleurs sans doute par des moyens faciles et (donc)chimiques. Quant aux fleurs, elles tiennent plus de la fleur opportuniste, indésirable et envahissante (comme le pissenlit par exemple, voire l'ortie) que de la fleur sauvage.
D'ailleurs, la majorité des fleurs sauvages se plaisent davantage sur les sols à fertilité réduite, secs et ensoleillés. Beaucoup de belles prairies se trouvent notamment sur des terrains en pente et bien exposés.
Pour réduire la fertilité du sol, "il est alors préférable d'ôter la couche superficielle de terre végétale, très fertile, et de l'utiliser au potager pour le carré de légumes ou dans la confection de bordures de fleurs traditionnelles.
Les prairies, elles, se développent mieux sur un sol pauvre, qui favorise la pousse des fleurs mais non celles des graminées.
Avec la plupart des ensemencements de fleurs sauvages, une couche de terre superficielle de 8 cm suffit pour obtenir une pelouse fleurie pleine de vitalité. Un sol plus riche risquerait de favoriser le développement de plantes indésirables".
Cependant, la prairie n'est pas faite pour être un espace de jeu. Aussi, il vaut mieux délimiter des zones de prairies fauchées 2 à 3 fois par an, des zones de passages tondues court et des zones intermédiaires (pelouses fleuries, plate-bandes de fleurs sauvages, ...).
Et même si le terrain n'est pas très propice pour y laisser pousser une prairie, ne pas renvoyer l'herbe sur le sol me permet de freiner l'installation des plantes indésirables tout en profitant de la présence de belles fleurs venues naturellement, comme celles de la linaire, la brunelle et la chicorée sauvage, l'achillée mille-feuilles, ...
Donc, pas de mulching, mais un bac à tontes.
Que faire de ces tontes ? Il existe plusieurs solutions. Il y a celle de creuser un grand trou, de les y oublier quelques années, puis de trouver un terreau très fin à la place.
Plus simplement, le compost n'est pas mal non plus, à condition de remuer fréquemment.
Sinon, il y a la solution de saison : faire du paillage pour le potager. A condition de respecter une manière de faire.
J'ai lu qu'on conseillait de la laisser sécher avant de la ramasser afin de ne pas faire pourrir ce que protègera le paillage. D'une part ça sous-entend qu'il est fait un premier passage avec la tondeuse puis un second passage avec le balai à gazon, ce qui ne facilite pas forcément la tâche. D'autre part, si les herbes, un peu trop haute, sont en graine, elles risquent de se ressemer dans le potager.
Donc voilà comment je procède. Je plante un ou deux piquets, juste assez profondément pour qu'ils tiennent debout et que je puisse les retirer d'une main. Je vide l'herbe tondue afin de former un tas autour des piquets. Je les retire, ce qui forment des cheminées par lesquelles la vapeur d'eau s'évacuera facilement à partir du coeur du tas. En effet, la fermentation va faire monter la température avec pour conséquence de faire perdre leur pouvoir germinatif aux graines et son eau à l'herbe.
Pendant quelques jours, une fois par jour, je recommence l'opération en mélangeant le tas. Sinon, l'herbe pourrit et on obtient une matière visqueuse noirâtre qui me servirait à rien et que je devrai jeter dans le trou cité plus haut ...
Au bout de quelques temps la fermentation est devenu quasi inexistante. L'herbe semble cuite et peut également sembler se désagréger en flocons grisâtres.
Au fur et à mesure de mes besoins en paillage, je recueille l'herbe en surface, là où elle est toujours sèche.
Et au moins, ce paillage fertilisera mon potager au lieu de la pelouse.