Cameroun : Le Tribunal de Foumbot incendié par des populations

Publié le 04 mai 2021 par Tonton @supprimez

Le mouvement d’humeur à l’origine fait suite au décès d’un prévenu. Bilan des affrontements deux morts et cinq blessés graves.

Un bâtiment administratif réduit en cendre. Des magistrats, avocats et autres justiciables qui quittent l’enceinte du Tribunal de première instance par les fenêtres, des populations surexcitées qui occupent la façade principale du bâtiment abritant les services du tribunal. Des lancés de gaz lacrymogène dans l’enceinte d’une école primaire jouxtant l’enceinte du tribunal. Tout autour des coups de feu tirés par des éléments des forces de maintien de l’ordre. Dans la ville, marché précipitamment fermé et populations qui désertent les rues : scènes vécues ce 3 mai 2021 dans la ville de Foumban. A l’origine, le décès d’un détenu de la prison de Foumbot. Le nommé Jean Louis est décédé aux environs de 7 heures à l’hôpital de Foumbot. Des sources médicales indiquent sous cape que le défunt vendeur de médicament aurait succombé à une insuffisance rénale. Des sources concordantes indiquent que les premiers signes de maladie ont été ressentis dès l’incarcération du prévenu à la prison secondaire de Foumbot, il y a trois mois.

Saisi, le procureur de la République de céans a relativisé le diagnostic et le certificat médical fournis par les médecins. Au fil des jours, le cas du prévenu se dégrade jusqu’à ce qu’il soit conduit à l’hôpital de district de Foumbot dans la soirée du 2 mai 2021. Visiblement sur le tard. Le prévenu rend l’âme dans la matinée du 3 mai 2021. Le corps remis à la famille du défunt est récupéré par des populations qui le déposent au lieu-dit«Carrefour Maquisard». Un lieu situé à une centaine de mètres du Tribunal de Foumbot.

Dénonciations

Dès lors la tension monte dans la foule qui envahit les lieux. Quelques minutes après certaines populations se dirigent vers l’enceinte où des jets de projectiles sont faits dans un premier temps. La situation dégénère très vite. Les combustibles aspergés sur les flammes déjà en gestation font le reste. Au bout du compte, le bâtiment abritant les services du Tribunal de première instance consumé. Sur le carreau, un mort et cinq blessés. Des blessés graves, selon les premiers diagnostics du corps médical. Dans la foulée de nombreux élèves de l’école primaire voisine ont également été admis à l’hôpital de district et dans des centres de santé de la ville de Foumbot. Des jeunes élèves ayant aspiré des gaz lacrymogène jetés plus tôt.

Les évènements survenus dans la ville de Foumbot interviennent dans une ambiance marquée par des dénonciations de pots-de-vin. Dans les milieux judiciaires et pénitentiaires, des voix s’élèvent pour indiquer l’existence des négociations entre certaines autorités judiciaires et les présumés vendeurs de médicaments incarcérés depuis trois mois à la prison secondaire de Foumbot. Des négociations «inabouties» selon des sources proches du dossier. Rendus sur les lieux, le gouverneur de la région de l’Ouest et le sultan roi des Bamoun ont prôné l’accalmie dans cette affaire qui fait des émules.

Joseph OLINGA N.