Quinze ans ont passé depuis que le groupe IAM a écrit La fin de leur monde. Akhenaton et Shurik’n espéraient que ce serait pour bientôt. Ils pensaient que le monde allait bientôt réagir à toutes les injustices, les inégalités, les violences. C’était un an avant une élection présidentielle, celle de 2007… Et puis, quinze ans plus tard, c’est pire. Akhenaton a près de cinquante ans. Sa mère, qui a toujours lutté, politiquement et syndicalement, vient de mourir. Il lui adresse ce long poème, ce texte de colère. Il ne dit pas seulement que quelques-uns oppriment le plus grand nombre, par l’économie qui tue l’écologie, par la guerre et les violences policières, et que la politique ne se joue qu’entre ceux-là. Il dit aussi que chacun est responsable. Que le vote, ça passe aussi par la consommation. Il dénonce la peur et les crises d’égo sur les réseaux sociaux (« la peur, la paranoïa sont addictives »), et les jeux stupides des politiques. Par exemple quand, pour brouiller les esprits, quelqu’un parle d’islamo-gauchisme, faudrait-il alors parler d’athéo-fascisme ? « Les mots, toujours les mots, bien sûr » chantait Léo Ferré.
Akhenaton parle de tout dans ce texte qu’il a enregistré (et que vous pouvez retrouver ici). Et sans doute, y trouvera-t-on des contradictions, des raisons de ne pas admettre tout son propos. Mais il faut écouter cette colère et ne pas oublier que « la guerre des pauvres garantit la paix des riches ».