Évidemment, ce que je dis là n'est pas strict, et dans la plupart des œuvres on peut déceler diverses influences. Il n'en demeure pas moins que les canons de la beauté divergent beaucoup selon les cultures. LA BEAUTÉ. Les philosophes de l'Antiquité dissertent sur la beauté, même Socrate, et peut-être surtout lui, bien qu'on dise qu'il ne possède qu'un seul manteau et marche souvent pieds nus. Cela ne l'empêche pas d'être propre, de fréquenter les bains, de faire des exercices, d'avoir une vie saine qui le fait traverser plusieurs épidémies de peste à Athènes, etc. Dans Le Banquet, de Platon, on le voit se " faisant beau " afin de se rendre à un banquet. Comme je le prouve dans mon livre sur Les Petits-maîtres du style, Socrate est très à la mode dans la jeunesse athénienne, un peu comme Sartre avec les jeunes existentialistes (voir Les Petits-maîtres de la mode). Si le dialogue qui est consacré à ce sujet par Platon, Hippias majeur, et qui le met en scène, nous laisse vraiment sur notre faim et ne nous apprend pas grand-chose, on sait que Socrate réfléchit beaucoup sur ce sujet. Par exemple, Simon, disciple de Socrate, retranscrit plusieurs dialogues de Socrate sur le Beau, quatre selon Diogène Laërce. Ces dialogues sont aujourd'hui perdus. Socrate réfléchit aussi sur ce qu'est un véritable homme beau et bien (le kaloskagathos), ce dont je parle aussi dans mon livre sur Les Petits-maîtres du style. Voici ce que dit Socrate sur les jeunes : " Il engageait les jeunes gens à se regarder souvent dans le miroir, afin que, s'ils étaient beaux, ils se rendissent dignes de leur beauté, et que, dans le cas contraire, ils fissent oublier leur laideur par la science et la vertu. " (Source). L'ESTHÉTIQUE. En philosophie, la partie qui étudie le beau est appelée " Esthétique ". Ce mot est emprunté du grec αἰσθητικός, aisthêtikós (" qui perçoit par les sens, perceptible "). Dans un article du Journal littéraire dédié au Roi par une Société d'Académiciens, de novembre - décembre 1773, intitulé " Suite de la Théorie générale des Beaux-arts... ", on lit : " La théorie des perceptions sensibles est sans contredit la partie de la Philosophie la plus difficile. Un Philosophe allemand a le premier entrepris de la traiter comme une nouvelle partie des sciences philosophiques sous le nom d'Esthétique. " Ce mot semble donc apparaître au XVIIIe siècle, et je ne connais pas le nom de ce philosophe allemand qui l'a mis en usage.
Évidemment, ce que je dis là n'est pas strict, et dans la plupart des œuvres on peut déceler diverses influences. Il n'en demeure pas moins que les canons de la beauté divergent beaucoup selon les cultures. LA BEAUTÉ. Les philosophes de l'Antiquité dissertent sur la beauté, même Socrate, et peut-être surtout lui, bien qu'on dise qu'il ne possède qu'un seul manteau et marche souvent pieds nus. Cela ne l'empêche pas d'être propre, de fréquenter les bains, de faire des exercices, d'avoir une vie saine qui le fait traverser plusieurs épidémies de peste à Athènes, etc. Dans Le Banquet, de Platon, on le voit se " faisant beau " afin de se rendre à un banquet. Comme je le prouve dans mon livre sur Les Petits-maîtres du style, Socrate est très à la mode dans la jeunesse athénienne, un peu comme Sartre avec les jeunes existentialistes (voir Les Petits-maîtres de la mode). Si le dialogue qui est consacré à ce sujet par Platon, Hippias majeur, et qui le met en scène, nous laisse vraiment sur notre faim et ne nous apprend pas grand-chose, on sait que Socrate réfléchit beaucoup sur ce sujet. Par exemple, Simon, disciple de Socrate, retranscrit plusieurs dialogues de Socrate sur le Beau, quatre selon Diogène Laërce. Ces dialogues sont aujourd'hui perdus. Socrate réfléchit aussi sur ce qu'est un véritable homme beau et bien (le kaloskagathos), ce dont je parle aussi dans mon livre sur Les Petits-maîtres du style. Voici ce que dit Socrate sur les jeunes : " Il engageait les jeunes gens à se regarder souvent dans le miroir, afin que, s'ils étaient beaux, ils se rendissent dignes de leur beauté, et que, dans le cas contraire, ils fissent oublier leur laideur par la science et la vertu. " (Source). L'ESTHÉTIQUE. En philosophie, la partie qui étudie le beau est appelée " Esthétique ". Ce mot est emprunté du grec αἰσθητικός, aisthêtikós (" qui perçoit par les sens, perceptible "). Dans un article du Journal littéraire dédié au Roi par une Société d'Académiciens, de novembre - décembre 1773, intitulé " Suite de la Théorie générale des Beaux-arts... ", on lit : " La théorie des perceptions sensibles est sans contredit la partie de la Philosophie la plus difficile. Un Philosophe allemand a le premier entrepris de la traiter comme une nouvelle partie des sciences philosophiques sous le nom d'Esthétique. " Ce mot semble donc apparaître au XVIIIe siècle, et je ne connais pas le nom de ce philosophe allemand qui l'a mis en usage.