Cameroun – Récidive : Galim, des militaires tué par les ambazoniens pour la deuxième fois

Publié le 03 mai 2021 par Tonton @supprimez

Les assaillants sont revenus, 13 mois après la première attaque, qui avait officiellement occasionné le 7 mars 2020 la mort de deux gendarmes, deux policiers et quatre civils.

Le 7 mars 2020, l’attaque simultanée du poste de sécurité publique et de la brigade de gendarmerie de Galim, par un groupe de sécessionnistes à motos, avait occasionné la mort d’au moins huit personnes, dont 2 gendarmes, 2 policiers et des civils. En cette veille de célébration de la journée internationale de la femme, l’attaque, attribuée aux bandes armées qui sévissent dans le département du Ngoketunjia, avaient poussé les élèves à fuir, chassé les cultivateurs des champs et amené le gouvernement à créer ce poste militaire près de la frontière, lequel vient d’être attaqué. Si le poste de sécurité publique (petit commissariat) et la brigade de gendarmerie ont été fortifiés avec des sacs de sable empilés les uns sur les autres, les populations ont depuis lors développé des mécanismes d’auto-surveillance.

Lesquels viennent d’être pris à défaut par la ruse des indépendantistes. Il faut dire qu’à Galim-ville, l’on est juste à 12km de la frontière avec le Nord-Ouest, notamment des premiers villages de l’Arrondissement de Balikumbat, dans le Ngoketunjia. Et la route qui dessert la zone anglophone a longtemps été considérée comme un raccourci pour ceux qui voulaient se priver de la peine d’aller contourner par Bamenda, pour se rendre à Ndop. L’année dernière, le gouvernement accusait : « des assaillants lourdement armés, évalués à près d’une cinquantaine d’individus relevant des hordes terroristes sécessionnistes, en provenance de la Région du Nord-Ouest, sont entrés à Galim, dans une caravane motorisée qui s’est dirigée à dessein, sur les sites abritant la Brigade Territoriale de Gendarmerie et le Poste de Sécurité Publique de l’Arrondissement de Galim. Les violentes attaques qui s’en sont suivies contre les éléments de nos Forces de Défense et de Sécurité, lesquels ont promptement riposté, pour repousser les assauts et protéger leurs unités respectives, se sont soldées par des pertes en vie humaine au sein des Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité et parmi les populations civiles.

Au total, quatre éléments de nos Forces ont été tués, dont deux gendarmes et deux fonctionnaires de la Police abattus. Poursuivant leur abominable besogne, les terroristes sécessionnistes ont également assassiné quatre personnes civiles, dont un compatriote en garde-à-vue dans la Chambre de Sûreté de la Brigade de Gendarmerie de Galim et trois concitoyens rencontrés fortuitement par ces individus déshumanisés, après les deux attaques perpétrées dans cette localité », laissait entendre René Emmanuel Sadi, le Ministre de la Communication.

Défense populaire

Au cours d’une visite de crise le jeudi 12 mars 2020, le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait déclaré à la presse : « Je crois que l’Etat fera tout pour que le calme revienne dans ces endroits touchés par les terroristes ». Il le disait après ses collaborateurs de proximité, qui avaient diagnostiqué des failles dans le dispositif. Le préfet de l’époque avait fustigé le rôle trouble de certains déplacés internes, qui serviraient d’informateurs aux assaillants. On évoquait alors la disparition momentanée de quelques jeunes gens qui y faisaient l’activité de mototaxi et qui avaient disparu peu avant l’attaque du 7 mars. « Ils ont franchi un pas, ils sont maintenant parmi nous, ils sont dans nos arrondissements. Il faut être très vigilants et porter à la connaissance des autorités tout fait digne d’intérêt et toute information que vous pouvez avoir en votre possession pour permettre que la riposte soit organisée », conseilla Ernest Ewango Budu.

Paul Atanga Nji alla plus loin dans la théorisation. Pour lui, les populations avaient un rôle essentiel à jouer dans le maintien de l’ordre et de la paix. « Maintenant, nous sommes dans la logique de ce qu’on peut appeler la défense populaire. Nous avons demandé aux populations locales de travailler étroitement avec les forces de défense et de sécurité et de donner les informations utiles aux autorités administratives. C’est en exploitant ces informations utiles que nous allons traquer les terroristes. (…) Je crois que l’Etat fera tout pour que le calme revienne dans ces endroits touchés par les terroristes ». Des appuis financiers dont le montant ne fut pas dévoilé furent apportés au fonctionnement des comités de vigilance (auto-défense). Sauf que des assauts continuent d’être donnés sur des points névralgiques de ce département comme Matazem ou Babadjou-centre.

Franklin Kamtche