Cher(e)s pro-morts,
Tu as détourné la fête des travailleurs, grand crotté des idées.
Tu as le droit de t'exprimer. Personne ne t'en empêches. À la limite, on te répliquera. Ce ne sera qu'échange de propos. Personne n'a besoin de convaincre l'autre. C'est de l'escrime verbal. Quelques petits coups de sabres qui ne tueront personne.
Mais justement, ton combat à toi, il tue. Tu n'as pas envie de le croire, mais c'est le cas. Ton combat à toi, ta résistance, elle tue. Encore hier on pouvait lire avoir trois place de disponibles dans sa voiture à la seule condition: "de ne pas porter de masque" pour se rendre à la marche de protestation. Vous êtes autant de non-porteurs-de-masques que vous serez de microbes aux autres, ceux qui veulent s'en sortir. Oh? Vous aussi vous voulez vous en sortir? Vous ne le montrer aucunement. Vous pensez déjà savoir. La vérité est que personne ne sait. Ce que personne, mais vraiment, vraiment vraiment personne ne sait, c'est l'héritage et l'historique de tous et chacun autour. Tu le sais toi, si ce petit enfant de 9 ans est survivant du cancer? Tu le sais si madame est immunosupprimée? Tu mets en danger. Et tu nous parles d'intimidation? Avale ta face!
Tu te plains. Pour quoi? pour un inconfort momentané. D'accord, il dure longtemps le moment du masque obligé, mais si on veut s'en sortir, et on y arrivera, appliquons nous le morceau de coton mou dans le visage.
L'ironie de la marche d'hier est que vous aviez la chance de ne jamais être identifié en portant justement le masque. Mais non, vous êtes CONtreS! Je voulais être l'homme de la meilleure foi possible et écouter les arguments. Vas-y, convainc-moi! J'avais cette attitude dès vendredi. Je voulais les écouter le plus possible à la télé, samedi. Si les réseaux leur tendaient le micro. On leur donne une tribune ou pas? la télé est trop pute, elle finit toujours pas montrer (plus qu'à dire). Au nom, à la fois de la guerre à la côte d'écoute, mais aussi au nom de ce "droit de savoir" toujours un peu douteux. Voici le portrait de ceux qui marchent contre le gouvernement. Ils ont ces visages là. Je voulais voir vos yeux tristes.
Je partais le week-end en me disant que je serais juste et que je vous écouterais, même si parfois, ça finit par me démoraliser. Puis, une nouvelle m'a justement vite démoralisé. On déplaçait les rendez-vous de tous ceux et celles qu'on avait prévu de vacciner au Stade Olympique. Pourquoi? parce que les pro-morts allaient s'y rassembler pour partir ou finir leur parade des cons. Pour éviter du brouhaha. C'est bête, ça m'a tant enragé que j'en ai alors vraiment souhaité du brouhaha. Si il avait fallu que ce soit mon rendez-vous qui se déplaçait je ne sais pas comment j'aurais réagi. Mais ça n'aurait pas été beau.
C'est une chose d'être une nuisance sonore, visuelle, mais si vous appliquez ce que nous craignons tous, le danger de nous tuer de vos résistances, faudra combattre le feu par le feu.
Vous dites que le passeport-vaccinal est de l'intimidation? Et c'était quoi entourer, sans masques, hier, les gens masqués dans le métro? Vous êtes tristement ridicules. Des cancres.
J'ai été ravi de voir que la télé a été relativement sobre, offrant plus de temps à la marche du premier mai, celle des travailleurs, qu'à votre parade d'imbéciles. J'ai aussi remarqué qu'on tentait de faire parler les plus érudits. Enfin. De la couverture médiatique relativement responsable.
Et TVA.
Ce qui arrivera, quand tout ça aura une fin, c'est que notre planète aura changé. Et que certaines choses resteront. Télétravail, droit à la déconnexion, télé-enseignement. L'univers du logement vit ses changements dès maintenant. Que ça nous plaise ou non, on devra composer avec un nouvel équilibre.
Et ce que vous prouvez, par vos propos et vos envies de tout retarder à la con, c'est que vous foncez directement vers le déséquilibre.
Parfois commencé dans vos têtes.
Vous êtes enfants dans un monde adulte.
Quelqu'un disait très justement Chaque fois que je lis "dictature sanitaire" je me dis qu'il faudrait ajouter un secondaire 6. Cette personne a raison. Vous baignez d'immaturité.
Pendant que plus de 130 pays n'ont même pas la promesse d'un vaccin, nous, on se permet le luxe de le défier.
C'est votre droit. Mais un droit que vous n'aurez jamais est celui de tous nous mettre et remettre en danger. Ce droit est un crime.
Au moment même où on marchait contre la survie le vaccin ou le masque ou whatever fuck, l'amoureuse se faisait vacciner. Belle ironie. Ça a fait ma journée.
Moi, à partir d'aujourd'hui, je peux aussi me faire vacciner, et le ferai. En pensant à tous ceux à qui vous ne pensez jamais. Ceux qui ont horriblement souffert de la Covid.
Personne n'est forcé d'être d'accord en temps de guerre. Mais on est tous forcé de la gagner.