Titre original : Without Remorse
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Stefano Sollima
Distribution : Michael B. Jordan, Jamie Bell, Jodie Turner-SMith, Guy Pearce, Luke Mitchell, Jack Kesy, Lucy Russell...
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 30 avril 2021 (Prime Video)
Le Pitch :
John Kelly, un membre des SEAL, est pris pour cible par des soldats russes lors d'une attaque chez lui. Grièvement blessé, il apprend à son réveil que sa femme n'a pas survécu. Bien décidé à se venger, il décide d'outrepasser toutes les règles pour retrouver les responsables. Quitte à mettre en péril le fragile équilibre diplomatique entre les États-Unis et la Russie...
La Critique de Sans aucun remords :
Publié en 1987 par le célèbre Tom Clancy, le roman Sans aucun remords a rapidement attiré la convoitise d'Hollywood. C'est ainsi que le premier rôle de la future adaptation est proposé à Keanu Reeves, qui refuse. Le projet passe ensuite entre les mains de John Milius, qui avec Tom Clancy lui-même, tente de lui donner une impulsion nouvelle. Laurence Fishburne et Gary Sinise sont alors concernés. Néanmoins, les choses n'avancent pas et il faut attendre plusieurs années pour que Christopher McQuarrie s'y intéresse. Tom Hardy et Kevin Costner sont approchés mais finalement, c'est Michael B. Jordan qui appose son nom en bas du contrat alors que le réalisateur italien Stefano Sollima est embauché. Taylor Sheridan, le célèbre scénariste/réalisateur, notamment responsable des excellents scripts de , Comancheria et , est quant à lui chargé d'adapter les écrits de Clancy. Le tournage se déroule fin 2019, tout se passe bien, mais la pandémie met à mal les plans de la Paramount qui doit se résoudre à refiler le film à Amazon, qui le distribue via sa plate-forme Prime Video. Voilà vous savez tout, maintenant intéressons-nous un peu au long-métrage en lui-même...
Vengeance sourde
Contrairement aux autres adaptations de Tom Clancy, parmi lesquelles celles qui tournent autour du personnage phare de Jack Ryan ( À la poursuite d'Octobre Rouge, Jeux de Guerre ou Danger Immédiat), Sans aucun remords fait vite preuve d'un désir de ne pas trop s'embarrasser de détails superflus. En d'autres termes, on est davantage ici en face d'un film d'action que d'un techno-thriller d'espionnage. Oui, on reconnaît l'univers de Clancy, mais Taylor Sheridan a tellement épuré le propos que finalement, Sans aucun remords s'avère aussi sec que franc du collier dans ses intentions. Un peu trop peut-être tant l'histoire n'arrive jamais vraiment à sonner avec la puissance espérée quand on sort du cadre strict de la vengeance menée par le personnage principal.
Sans aucun remords qui mine de rien, et c'est probablement son principal défaut, semble donc hésiter entre l'action pure et dure à la Taken et l'espionnage à la Jack Ryan. Et ce malgré les dialogues joliment épurés de Sheridan, qui on le sait, n'a pas son pareil pour mener sa barque dans ce genre d'univers (mais pas seulement).
Mâchoire serrée
Très basique dans son déroulé, surtout intéressant dans sa première moitié puis par la suite nettement moins convainquant sur le fond, Sans aucun remords est heureusement sauvé par la fougue de Stefano Sollima. Pleinement maître de sa caméra, le cinéaste romain n'y va pas avec le dos de la cuillère et exploite chaque occasion qui lui est donné pour nous rappeler de quel bois il se chauffe. Il suffit de voir ces bastons parfaitement chorégraphiées, sauvages et franches pour se convaincre du savoir-faire du réalisateur, tandis que d'autres scènes, plus subtiles, nous rappellent que Sollima est tout aussi bon en dehors des bourre-pifs et autres fusillades. On pense notamment à cette séquence durant laquelle une simple lampe torche éclaire successivement le visage de Jordan et celui de son adversaire. Une joute silencieuse et déterminante qui traduit la volonté de Sollima mais qui cristallise aussi à bien des égards l'ambition du projet.
Droit au but
Car de l'ambition, Sans aucun remords en a à revendre. Cela dit, le fait que son récit perde en intensité à mesure que la fin se rapproche, que le dénouement soit trop tiède et que les antagonistes manquent de relief ne joue bien sûr pas en sa faveur. Reste donc le spectacle, assuré en permanence, la performance viscérale de Michael B. Jordan, ici parfaitement à sa place et cette tension particulièrement lisible dans la première moitié. C'est déjà beaucoup mais c'est malgré trop peu pour considérer Sans aucun remords comme le grand film qu'il aurait pu être...
En Bref...Tendu et percutant, réalisé de main de maître et campé avec conviction par un Michael B. Jordan à l'aise dans un registre qu'il comprend et respecte, Sans aucun remords souffre néanmoins d'un récit qui manque de relief et dont les enjeux ne sont clairement pas mis en valeur.@ Gilles RollandPar Gilles Rolland le 2 mai 2021
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