Etes vous plutôt cartésien ou croyez vous au surnaturel? Pensez-vous qu'une personne puisse avoir des dons, voir l'avenir ou voir l'invisible? Pourriez-vous croire au don de Rachel?
Auteurs: Anne-Caroline Pandolfo (scénario) et Terkel Risbjerg (dessin)
Au milieu du XIXème siècle, la belle Rachel est prisée par le Grand Paris. Depuis l'enfance, elle sait qu'elle est différente, qu'elle voit des choses qui restent invisibles aux autres.
Récemment elle s'est mise à rédiger un journal intime, sorte de biographie, non signée, qu'elle appelle: "Le don de Rachel".
Son compagnon est admiratif des talents de la jeune femme et il la soutien au quotidien.
En effet Rachel est régulièrement invitée à se produire et à faire ses prédictions à quelques riches hommes.
Mais elle est lasse. Ce qu'on lui demande est sans intérêt. La plupart ne croient pas réellement en ses dons de médium. Personne ne lui pose de vraie question intéressante, aucun des soit-disants intellectuels qui la demandent en représentation n'a d'interrogation profonde. D'aucun n'est encore prêt pour comprendre ses dons.
Puis un jour, Rachel disparaît. Elle s'évanouit dans la nature. Mais son œuvre, son âme et son don lui survivront et se manifesteront de façon plus artistique dans le futur.
Pour ce scénario, la scénariste nous propose trois parties.
La première moitié de cette BD est consacrée à Rachel. Nous découvrons la vie et le don de l'héroïne. Cette brune au regard bleu, perçant, est considérée comme une sorte de sorcière, ou de bête de foire. Les riches font appel à elle pour se divertir. Mais lorsqu'elle prédit de terribles nouvelles, ils rigolent moins.
La deuxième moitié de l'ouvrage nous propose deux histoires se déroulant une centaine d'années plus tard et qui vont se recouper. Tout d'abord celle de Liv, une chorégraphe danoise qui mettra en scène le livre "le don de Rachel" dans un ballet. Puis celle de Virginia, une photographe londonienne fascinée par un portrait en daguerréotype de Rachel qui l'inspire dans sa recherche de modèle.
Chaque histoire est indépendante et à la fois liée au travers de l'aura intemporelle de Rachel.
Le don de Rachel peut être qualifié de roman graphique.
L'héroïne que l'on découvre sur la couverture, est une femme au teint pâle et aux cheveux noirs lui donnant un air taciturne. Seuls ses yeux marquent. Le bleu de ses yeux est profond et son regard est perçant, ce qui lui permet sûrement de voir l'avenir.
Le graphisme relativement simpliste est assez tranché.
Dans la première partie de l'histoire, les couleurs sont plutôt sombres. Ensuite, les récits de Liv et Virginia sont un peu plus lumineux et colorés.
J'ai bien aimé la partie de la BD consacrée à Rachel. Voir cette femme tenter tant bien que mal de faire accepter et reconnaître ses talents. Voir cette société et ces hommes soit-disants éduqués se divertir de son don plutôt que de réellement essayer de le comprendre ou l'exploiter à sa juste valeur. Et cette pauvre Rachel incomprise et ballotée d'une représentation à une autre, comme une bête de foire.
Honnêtement, pour moi l'histoire aurait pu s'arrêter là.
J'ai trouvé l'intérêt des histoires de Liv et Virginia bien moindre. On comprend bien ce qui les relie à Rachel et à son don. Mais cette cassure sans transition m'a dérouté.
Côté dessin, ce n'est pas vraiment ma cam'. J'avoue que je ne suis pas trop amateur de roman graphique et de ces graphismes si particuliers justement. Mais dans ce cas, le dessin un peu torturé et la coloration collent bien à ce que peut ressentir Rachel.
Inscrivez-vous à notre Newsletter :