L’artiste espagnole est loin de renier son passé au sein du groupe culte Ojos De Brujo. Au contraire, elle sait ce qu’elle doit à sa famille : en plus d’avoir acquis une notoriété bien au-delà de la Méditerranée, elle a pu nouer de très nombreuses et amicales – pour ne pas redire familiales – relations musicales.
Suite à ses premiers disques en solo, j’avais d’abord déchanté à la découverte de El Baile De Las Horas, beaucoup trop pop à mon goût malgré sa voix toujours parfaite et quelques pépites qui me touchent toujours autant ; ensuite, j’avais finalement fondu à l’écoute de sa magnifique collaboration avec le guitariste Chicuelo, pour un Sintonías qui m’a permis de retrouver la Marinah étincelante de feu-Ojos De Brujo. Enfin, Afrolailo m’aura beaucoup dérouté dans un premier temps – mais dorénavant c’est un disque qui revient extrêmement régulièrement chez moi, c’est dire à quel point je l’adore !!!
Il y a quelques semaines, j’apprenais la sortie de Heroínas, et directement j’étais intrigué par son visuel tout à fait révélateur. Après une première écoute, je suis agréablement surpris de retrouver, avec bonheur, et donc en plus de sa voix inimitable, ce fameux mélange de rumba catalane, reggae, ska, sonorités rock, folk et électroniques, avec des moments envoûtants davantage tournés vers la cumbia, la musique urbaine – dont le visuel m’avait évidemment averti, sans surprise –, les rythmes et ambiances africains et orientaux mais aussi portugais et brésiliens.
Heroínas s’avère tout de suite capable de provoquer des effets ultra bénéfiques et familiers. La Dame Blanche, Rocío Márquez, Niña Dioz, Nakany Kanté, Flávia Coelho, Brisa Fenoy, Tribade ou encore Sombra Alor viennent chacune apporter leur vision féminine (et non féministe) de la culture musicale d’aujourd’hui, aux côtés, entre autres, du fidèle Carlos Sarduy. Notons que Natalia Abu-Sharar, présidente de la communauté palestinienne en Catalogne, vient réciter un poème sur « Caiga la noche ».
(in Heepro Music, le 30/04/2020)
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