Les solutions de paiement intégrées directement dans les messageries sociales, notamment WhatsApp, sont désormais entrées dans les habitudes de nombreux consommateurs. En revanche, les professionnels, qui en sont pourtant aussi des adeptes, sont délaissés. C'est donc pour eux que Nedbank a mis au point Money Message.
Conçu à l'intention des travailleurs indépendants et des responsables de (très) petites entreprises, mais ouvert également à tous ceux qui exercent une activité informelle (sans statut officiel), le service est accessible très simplement, moyennant un parcours d'enregistrement prenant la forme d'une conversation dans WhatsApp au cours de laquelle le demandeur va fournir les informations requises, dont, bien entendu, un numéro de compte (de n'importe quelle banque) destiné à recevoir les montants collectés.
Dès la procédure achevée, le premier encaissement peut être lancé. Pour ce faire, le professionnel fournit les caractéristiques de sa vente et les coordonnées de son client (dont la seule exigence est qu'il dispose d'une carte de paiement émise en Afrique du Sud), toujours dans WhatsApp. Dans l'hypothèse ou il est inconnu de la plate-forme, un message est envoyé sur son téléphone afin de l'inviter à créer son profil, sur lequel il précisera les codes de la (ou des) carte(s) qu'il souhaite utiliser pour ses règlements.
Dès lors, une notification l'avertira de l'arrivée de ses factures, qu'il pourra donc payer d'un geste au sein de la messagerie (grâce à une interface technique fournie par Mastercard). En parallèle, pour les adeptes de moyens plus traditionnels, il est possible d'inscrire un QR-code sur les factures imprimées, que le destinataire n'a qu'à capturer avec son smartphone, de manière à être automatiquement routé vers le module ad hoc dans WhatsApp, où il finalisera la transaction comme dans la méthode directe.
Dans cette deuxième séquence, il faut peut-être regretter la friction qu'introduit dans l'expérience du payeur l'obligation qui lui est intimée, qui plus est via un canal distinct, de procéder à une inscription alors qu'il paraît facile d'imaginer une constitution de compte implicite lors de la première opération. À moins que certaines données captées à ce moment ne servent à valider la bonne affectation de la facture transmise, voire à compléter les détails de celle-ci, que ne possèdent pas toujours le créancier ?
La présence d'entreprises de toutes tailles sur WhatsApp (et autres outils similaires) s'est généralisée au fil du temps, autant sur des objectifs marketing que dans le support aux clients, pour ne citer que les usages principaux. Or cet engouement ne semble pas avoir fait envisager aux banques que ces acteurs apprécieraient probablement de pouvoir offrir des fonctions additionnelles sur ce même média. Pour Nedbank, y déployer des capacités de paiement est une évidence, surtout dans une période où les échanges à distance s'imposent. Et elle en fait une arme de séduction au-delà de sa clientèle existante…