Des agences de l'ONU et des organisations non gouvernementales ont averti mardi que quelque 29 millions d'habitants du Sahel, ont besoin d'urgence, d'une aide humanitaire et de protection.
Ce chiffre record marque une augmentation de cinq millions par rapport à l'année passée, alors que le conflit au Sahel prend de l'ampleur, devient plus complexe et implique de plus en plus d'acteurs armés.
Ces acteurs de l'aide humanitaire précisent dans un communiqué conjoint que ce chiffre concerne le Burkina Faso, le nord du Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger et le nord-est du Nigeria, ajoutant que le nombre de personnes déplacées de force et qui ont besoin d'aide s'élève à 5,3 millions de personnes, réparties entre le Sahel central et le bassin du lac Tchad.
Citée dans le communiqué, Marie-Pierre Poirier, la directrice régionale du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a précisé que le nombre d'attaques violentes a été multiplié par huit dans le Sahel central et par trois dans le bassin du lac Tchad, que près de 5 000 écoles sont fermées ou non opérationnelles, compromettant l'avenir de centaines de milliers d'enfants, et que 1.6 million d'enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère.
Chris Nikoi, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique de l'Ouest, a souligné que la faim a augmenté de près d'un tiers en Afrique de l'Ouest, atteignant son niveau le plus élevé depuis près de dix ans. La violence basée sur le genre est en augmentation, les femmes et les filles étant enlevées, violées et mariées de force.
Julie Belanger, cheffe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) pour l'Afrique de l'Ouest et du centre a souligné l'insuffisance des financements, regrettant que, à la fin du mois d'avril, seuls 9% des 3.7 milliards de dollars nécessaires ont été reçus. Face à cette situation alarmante, les ONG appellent à une action concertée incluant les gouvernements et les populations du Sahel.