En usant des dispositions réglementaires de la loi sur la Communication sociale au Cameroun, je réagis à l’interview de M. Télesphore Tueno, publiée dans votre journal, livraison No 5752 du 22 avril 2021.
M. Télesphore Tueno qui enseigne dans plusieurs Instituts privés d’enseignement supérieur (Ipes) à Douala, notamment à IUC et à IUG, estime que les épreuves pratiques sélectionnées en « Agir en situation professionnelle » et en « Gestion des projets », « relèvent du vaudou communicationnel ». Par ailleurs, « le sujet Aspro met les candidats de la filière des organisations en déroute ». Je n’ai pas été cité nommément par Télesphore Tueno dans son interview. Mais j’ai conduit une équipe de 6 enseignants de haut niveau pour ces épreuves pratiques. Ils enseignent pour certains à l’Université de Douala, pour d’autres dans des Ipes de Douala et de Yaoundé. Cette équipe a été constituée pour la énième fois avec succès par le Directeur de l’IUT de Douala, qui encadre les évaluations de l’examen du BTS dans le Littoral.
Les épreuves montées et proposées à l’IUT ont intégré dans leurs composantes, des enseignements théoriques dispensés pendant deux ans. Dans ces épreuves,nous avons surtout tenu compte des réalités de notre société, des préoccupations de l’entreprise et du marché de l’emploi au Cameroun. Ces orientations sont des préoccupations depuis plus de 15 ans du Ministère de l’Enseignement supérieur pour la professionnalisation des enseignements à l’université. Certains Ipes font encore de la résistance, mais la machine de la professionnalisation est en marche dans le BTS, c’est irréversible !
Lorsque les candidats ont restitué leurs travaux devant les jurys après 04 jours d’intenses activités sur le terrain, au contact des personnes ressources et des chefs d’entreprise, ces apprenants ont été fascinés par leurs premiers contacts avec le monde professionnel. Certains responsables d’entreprise ont tenu à aller voir ce que les étudiants ont réalisé ; des enseignants d’autres filières sont venus assister aux restitutions des réalisations professionnelles ; tous étaient émerveillés par la qualité des travaux. Que quelqu’un qui prétend enseigner la communication au niveau supérieur s’offre l’audace d’oser s’attaquer à la qualité de ces épreuves, cela relève bêtement de la prestidigitation immature d’un frustré en quête de gloriole.
M. Télesphore Tueno a certainement des compétences ailleurs. Mais dans le domaine de la communication, il a encore du chemin à faire. Ce ne sont pas les petites formules préfabriquées, qu’il copie dans des livres et qui jonchent son interview pour épater ses étudiants qui feront de lui un enseignant de référence. Mais c’est le travail, l’abnégation et l’humilité qui le porteront au sommet de la science. Lorsque j’ai lu son pamphlet, je me suis préoccupé de savoir qui était cet exhibitionniste maladroit et présomptueux ? J’ai alors interrogé Kamgang Fodjo Ghislain Justice, Directeur de l’Ecole des licences à IUG qui lui a attribué des enseignements. Il était mortifié par son comportement. J’ai interrogé aussi le Dr Achille Ebana qui le connait à l’IUC. Pour lui, Tueno est un malade mental atteint du syndrome d’œdipe. Je me suis approché de Casimir Amassana qui avait cautionné son recrutement à IUC : il se souvient de cet ancien étudiant inconstant en cours du soir, promotion 2012-2013 à ESG… Puisqu’il est passé par cette école, il ne m’aura pas laissé à moi un souvenir un intarissable.
Retour sur l’histoire
Le module « Agir en situation professionnelle » est l’aboutissement d’un très long travail de quelques personnes passionnées, soucieuses de construire quelque chose dans l’enseignement supérieur professionnel. Tout commence en 1996. La réforme universitaire intègre le BTS à l’enseignement supérieur. Les programmes mis à la disposition des enseignants viennent de France. Il fallait les adapter au contexte local. Des personnalités telles que : MM. Laurent-Charles Boyomo Assala, Charles Ndongo, Alain Belibi, Marc-Joseph Omgba, Jean Nunga, Patrice Mbianda, Eugène Booh-Booh, Félix Zogo … et moi-même étaient invitées à travailler pendant 3 ans pour faire ces adaptations. Nous y sommes parvenus. Lorsque Félix Zogo qui dispensait cet enseignement devint indisponible, c’est à moi qu’« Agir en situation professionnelle » fut confié. En 2002, M. Jean-Marie Atangana Mebera, alors ministre de l’Enseignement supérieur, convoque à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, des ateliers- programmes BTS. Le Minesup me confie la responsabilité de rapporter les travaux de l’atelier Communication/Journalisme. Les unités d’enseignement que nous avons introduites au terme de ces ateliers sont en vigueur à ces jours dans tous les Ipes.
Le domaine de la communication est en constante évolution. Ceux qui ne s’adaptent pas à ces évolutions sont largués. En raison de sa complexité, je me suis employé à améliorer le contenu d’« Agir en situation professionnelle ». Je l’ai fait grâce à mes responsabilités à la tête de certains journaux. Je le fais encore grâce à mes nombreux déplacements pour assister aux grandes manifestations internationales. Depuis 2009, je prends
part chaque année au Wise (World Innovation Summit for Education) que le Qatar organise pour la modernisation du système éducatif mondial. La communication autour de ce méga évènement est tout ce qu’il y a de hautement professionnel. Cette communication a été confiée à « L’Observatoire », la plus grosse agence européenne de l’évènementiel.
Echanger pendant plusieurs jours avec Robert-Tissot son patron, cela n’arrive pas tous les jours à un enseignant de communication ! Depuis 2013, je fais régulièrement partie des 280 journalistes à travers le monde, invités en Chine pour promouvoir « La Nouvelle route de la Soie » initiée par ce pays. Je sillonne l’Europe, le Moyen-Orient, le Maghreb ou l’Afrique pour les mêmes raisons. A chacun de ces déplacements, je ramène des observations, des échanges et des documents pour enrichir mes enseignements. Nos étudiants en sont des principaux bénéficiaires. Je me sers des livres certes, mais j’enseigne ce que je pratique tous les jours ; j’enseigne ce qui se fait de mieux en Occident et en Asie, c’est cela la communication, c’est cela le professionnalisme. M. Télesphore Tueno devrait avoir pour objectif de faire mieux que ses aînés. Mais il a choisi la délation, le réquisitoire ou le pamphlet en organisant des interviews complètement farfelues. Il compte par ce canal, se rendre intéressant pour avoir critiqué (sans arguments) des personnes respectées de par le monde pour leur expérience et pour leur expertise.
C’est la pure démence !