Dans son incarnation initiale, la jeune pousse propose à ses clients un modèle automatique désormais classique : une fois leur compte courant connecté et grâce à une analyse de leur comportement avec leur argent à partir des transactions enregistrées, son outil calcule à intervalle régulier le montant qu'il peut prélever sans perturber leur vie quotidienne et le met de côté sur un compte ouvert à cet effet (ou, pour ceux qui préfèrent un rendement plus dynamique, dans un portefeuille d'investissement).
La méthode est éprouvée et remplit parfaitement son office, comme le démontrent les plus de 500 millions de dollars accumulés à la fin de 2020 par les 1,5 millions d'adeptes déjà conquis. Cependant, elle présente le défaut d'une certaine passivité résiduelle, puisqu'elle se contente de capter a posteriori les excédents non dépensés. C'est la raison pour laquelle Plum introduit Money Maximiser dans sa panoplie, réservée aux abonnés à son offre « ultra », la plus complète et la plus onéreuse (facturée 4,99 livres par mois).
Le principe, qui rappellera à mes plus fidèles lecteurs une ancienne innovation de l'australienne UBank, consiste à renverser l'approche traditionnelle. Ainsi, au lieu de procéder à une ponction récurrente, la solution devient préemptive : chaque rentrée d'argent – principalement les virements de salaire – est directement portée sur l'épargne, générant immédiatement des intérêts. Un pécule, toujours calculé selon les besoins observés (en prenant en compte, entre autres, les factures périodiques), est ensuite reversé chaque semaine sur le compte courant, pour les dépenses ordinaires.
Avec une telle stratégie, les prédictions deviennent contraignantes, la limite accordée se traduisant sur les disponibilités réelles (assorties d'une indication du plafond quotidien correspondant), et Plum se fait de la sorte assistant proactif, même s'il reste très facile d'outrepasser ses recommandations, notamment en cas d'urgence. Naturellement, en basant ses préconisations sur l'historique des quelques mois qui viennent de s'écouler, son efficacité devrait être optimale en sortie des périodes de restriction !
Quelle que soit son utilité concrète, le concept sera certainement considéré infantilisant par une majorité de personnes et il est vrai qu'il peut paraître trop proche des mécanismes de tutelle destinés à ceux qui sont juridiquement dans l'incapacité de pourvoir seuls à leurs intérêts. En revanche, il pourra séduire et aider, sous une forme temporaire ou durable, quelques individus conscients de leurs défauts et recherchant un accompagnement opérationnel, sans avoir l'impression d'être jugés. Voilà qui fait tout l'intérêt d'un logiciel dans ce rôle d'assistant, surtout quand il offre différentes techniques parmi lesquelles chacun peut choisir celle qui s'accorde le mieux avec sa sensibilité.