Par Maria Lily Shaw
Dans un récent article, un chirurgien – parmi bien d’autres professionnels de la santé – partageait son honnête opinion de notre système de soins : « Le modèle québécois en santé est coincé dans une sempiternelle dichotomie de croyance populaire : public, c’est bon, et privé, c’est satanique. Le modèle public est maintenant tellement lourd que de dire qu’il est accessible est devenu une mauvaise blague ».
Malheureusement, ce n’est pas une simple exagération. Un système où plus de 1000 patients quittent chaque jour les salles d’urgence sans être soignés en raison des temps d’attente ne peut être qualifié d’accessible. Sachant que 47 milliards de dollars ont été dépensés en santé et en services sociaux l’année dernière, est-ce trop demander que la qualité des soins reflète le montant de la facture?
Les témoignages du personnel médical cités dans l’article en question brossent un tableau saisissant d’un système inefficace étouffé par la bureaucratie et le syndicalisme, et franchement décourageant pour les professionnels de la santé eux-mêmes.
Il existe toutefois des réformes réalistes et concrètes qui contribueraient grandement à améliorer l’efficacité du système public de santé de la province ainsi que la qualité des soins reçus, sans pour autant alourdir la facture pour les contribuables. Il s’agit notamment de permettre une plus grande flexibilité dans la prise de décision et l’affectation des ressources; de faire en sorte que le financement suive le patient; d’élargir le champ d’action des ressources existantes, comme les infirmières, les pharmaciens et la télémédecine; et d’éliminer les obstacles au développement de nouvelles capacités par les entrepreneurs.
D’autres systèmes universels ont déjà adopté de telles réformes, pour le plus grand bénéfice de leurs patients. Alors, qu’attendons-nous?