La chanteuse camerounaise dont le cinquième album est dans les bacs depuis deux mois, interpelle les autorités africaines sur le problème d’eau potable.
Artiste engagé, je le suis ! Charlotte Dipanda, dans son nouvel album intitulé « L’ombre d’une autre », a décidé de produire des chansons engagées. Ces chansons parlent des problèmes auxquels font face des populations camerounaises en particulier et africaines en général. Dans l’une d’elles intitulée « Madiba » en langue douala qui signifie en français eau, l’auteure de « Massa » interpelle les autorités africaines en général et camerounaises en particulier sur le problème d’eau potable. De passage à l’émission « Couleurs tropicales » de Radio France international (Rfi), elle s’est exprimée sur le choix de mettre dans cet album, des chansons engagées. « De l’eau. C’est une métaphore pour aborder la place de l’eau en Afrique. Dans cette chanson, je me situe en tant qu’Africaine et en tant que Camerounaise. Il y a encore en Afrique et aussi au Cameroun beaucoup de foyers qui n’ont pas accès à l’eau courante. Pourtant c’est un besoin primaire. Cette chanson est une manière d’interpeler nos dirigeants », déclare-t-elle.
La chanson «Father» issue de ce cinquième album intitulé «CD», disponible depuis le 26 février sur toutes les plateformes de téléchargement légal, est un appel à la spiritualité. «Certes Father veut dire papa en anglais mais il faut l’entendre au sens spirituel. Dieu est une figure parentale et une énergie très importante pour moi. Ces dernières années, j’ai grandi spirituellement et je voulais l’aborder. J’ai été attaquée par des rumeurs médiatiques infondées qui ont été très nocives pour ma famille. On m’a beaucoup insultée. Dans ces moments difficiles, j’ai puisé dans la foi pour ne pas douter de moi», confiait-elle le 25 mars dernier.
Charlotte aborde également dans «L’ombre d’une autre», la difficile condition des femmes qui doivent composer avec les humiliations conjugales et l’adultère au sein du foyer. Pour le coach de The Voice Afrique Francophone, ce sujet est suffisamment grave parce qu’il est souvent à l’origine de graves psychologiques, occasionnés par le silence qu’on impose aux femmes qui en sont victimes. «C’est un sujet tabou en Afrique qui ne doit plus l’être. C’est récurrent et ça ne doit surtout pas être considéré comme la norme. Cela crée des dégâts psychologiques énormes car on interdit à la femme de se plaindre et de dire sa souffrance. Cela remet en question la place de la femme dans notre société. Je voulais aborder ce thème pour pousser à y réfléchir. Ce n’est pas une situation qui doit être subie et taboue», a-t-elle déclaré.