Continuons notre petit travail de fourmi de la critique médias, telle qu’entamée ici, sur le registre qui constitue la vocation de ce blog. A l’heure où le fait de prétendre à une soi-disant main mise des gauchistes sur les médias mainstream représente un élément de langage habituel des militants d’extrême-droite, alors qu’il ne résiste guère à une observation plus rationnelle, ce qui suit confirme encore un peu plus si besoin en était qu’on est là chaque jour un peu plus fort loin de la réalité. Et il n’y a visiblement pas que CNews qui puisse constituer une turbine à lisier télévisuel dans ce pays. J’en veux pour preuve la déclaration de candidature à l’antenne d’un journaliste présentateur de LCI, Philippe Ballard, comme tête de liste du Rassemblement national à Paris, auprès du petit arriviste inculte Jordan Bardella.
On ne sera pas étonné que ce genre de positionnement idéologique qui devrait être insupportable dans toute démocratie dine de ce nom provienne du groupe TF1, qui nous avait déjà habitué aux déclarations racistes et réactionnaires d’un Jean-Pierre Pernault. Mais que ces mêmes idées racistes, xénophobes, autoritaires et donc sécuritaires, ainsi que passéistes comme le déclare lui-même 1 cet autrefois journaliste devenu militant d’extrême-droite, puissent infiltrer de plus en plus ouvertement les médias, voilà qui n’est pas très rassurant pour leur nécessaire objectivité…. Je dis ça, je dis tout du péril qui nous guette. Avec de tels engagements, on ne vogue pas vraiment vers un avenir radieux.
1 «Vu l’état du pays, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose», explique Ballard à Libération. Dénonçant le «même logiciel des politiques» inefficace «depuis quarante ans», partageant les thèmes du RN sur l’insécurité, le lien entre l’immigration et le terrorisme ou le déclin industriel, le journaliste souhaite «apporter sa pierre à l’édifice» pour le scrutin de juin prochain. «On va tout mettre sur la sécurité» (source)