Constat fait au ministère de la Santé publique, une table ronde a été organisée entre les experts dans l’optique d’apporter des clarifications et rassurer l’opinion publique.
En cette semaine africaine de la vaccination, le Cameroun entend saisir cette occasion pour sensibiliser sur l’importance de se faire vacciner. Les activités portent autour du thème : « Surmonter l’hésitation vaccinale au Cameroun ». Pourquoi surmonter l’hésitation vaccinale ? Eh bien, le sous-directeur de la vaccination, le Dr Amani Adidja explique avec beaucoup de regret que, « ce thème est spécifique à nos réalités ici au Cameroun. Les gens hésitent à se faire vacciner. Tenez par exemple, lors de la dernière campagne qui s’est tenue au mois de mars 2021 dans les régions du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest, la couverture vaccinale a été faible. Pour preuve au Littoral, nous avons à peine eu 50% de couverture vaccinale. Alors que d’habitude, lorsque nous menons des campagnes de vaccination contre les maladies qui tuent comme le choléra, la couverture vaccinale est de 80% voire 90%. Cela veut dire que la moitié des gens qui étaient censés se faire vacciner ont refusé. A certains endroits, la population nous a versé de l’eau».
L’une des activités commémoratives qui a meublé cette semaine de la vaccination est le débat contradictoire autour de comment surmonter l’hésitation du vaccin. Une trentaine d’experts associés aux hommes de médias, acteurs de la société civile se sont rassemblés autour d’une table ronde à la Croix rouge. Il était question pour chacun d’entre eux de dire, s’il est pour, contre ou indécis pour la vaccination et d’en expliquer. Pendant qu’une vingtaine d’experts, hommes de médias, acteurs de la société civile sont pour la vaccination, l’autre franche est contre ou du moins indécise. La directrice de la vaccination a également ajouté que : « L’hésitation s’observe aussi à travers les récents chiffres du taux de couverture vaccinale. Chaque semaine, nous faisons une analyse des statistiques de vaccination sur le plan national. Depuis que la pandémie à coronavirus sévit, les personnes censées se faire vacciner ne fréquentent plus les hôpitaux ».
La méfiance autour du Vaccin anti-Covid-19 Les réticences dont on parle sont nées avec l’annonce de vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Il devrait être administré aux filles de 9 ans. Certains parents ont opposé un refus catégorique. Avec l’avenue des vaccins contre le Covid-19, le sentiment de suspicion a doublé. Alors que les ministres en charge de la Santé de la zone Cemac ont donné le feu vert pour la vaccination anti-Covid-19, le 22 janvier 2021 ; une franche de la population au Cameroun est apeurée. Est-ce un vrai vaccin ? N’allons-nous pas tous décédés ? Etc. Telles sont leurs craintes. C’est de bonne guerre car, même le sous-directeur de la vaccination au ministère de la Santé publique, affirme qu’avec les rumeurs des réseaux sociaux, les gens ont commencé à se méfier de la vaccination.
Le maire de Yaoundé 5ème, Augustin Balla prenant la parole déclare : « Nous sommes conscients que la vaccination est importante car la plupart des vaccinations administrées chez les nourrissons et les jeunes enfants sont essentielles et protègent. Mais avec ce dernier vaccin, nous ne comprenons rien. Le fait que certains vaccins soient retirés, interdits dans certains pays puis acceptés chez d’autres est un problème. La population n’ayant pas d’explication à cela est réfractaire». Un autre participant déplore : « La vaccination est importante, mais qu’on nous dise la vérité. On ne nous dit pas toujours que ces vaccins ont des effets secondaires qu’on ne contrôle pas au Cameroun, ils peuvent tuer et ne fonctionnent pas toujours ». Sur ce fait, certains experts de la santé ont essayé de rassurer tout en reconnaissant que la communication autour de la vaccination contre le covid-19 est insuffisante.
Un aspect qui peut justifier la méfiance qui règne actuellement. « Toute vaccination peut avoir des effets indésirables comme la fièvre ; mais La vaccination est l’intervention de santé publique la plus efficace pour éviter les décès. Vous savez qu’en matière de santé, la prévention vaut mieux que le curatif. La vaccination à Covid-19 est importante », a relevé la présidente de l’association des femmes médecins, le Pr Anne Esther Njom Nlend. Au sortir de cette table ronde, le sous-directeur de la vaccination, espère que la donne changera afin que le taux de la couverture vaccinale les 7 et 8 mai, journées nationales de la vaccination soit relativement bon et que les familles dans les 191 districts soient réceptives. Le maire de Yaoundé 5ème est quelque peu reparti satisfait. « Les doutes des Camerounais doivent être dissipés à travers une bonne communication sociale », a-t-il souhaité.