Porté à la tête du Conseil militaire tchadien, Mahamat Idriss Deby a du grain à moudre. Le jeune successeur devra prouver que derrière son traditionnel treillis se cache la volonté de voir le Tchad engagé sur les autoroutes du développement.
Parmi les grands défis auxquels il devra faire face et pas des moindres : le rétablissement de la situation économique du pays. En 2014, une chute des prix du pétrole a entraîné une crise économique et obligé l’État à licencier de nombreux fonctionnaires. Depuis, le chômage est toujours important et le manque de diversité de l’économie limite la création d’emplois. Le Tchad produit toujours du pétrole mais ne parvient pas à en tirer de bons prix, selon Roland Marchal, qui explique cela par la mauvaise qualité du brut tchadien.
Le chercheur rappelle qu’avant sa mort, Idriss Déby « venait de prendre la présidence du G5 Sahel et d’obtenir un prêt de la Banque africaine de développement ». Selon lui, cet argent serait déjà dépensé. « Les dirigeants tchadiens vont se tourner vers leurs principaux soutiens internationaux et vont dire qu’ils ont besoin d’argent parce que la transition coûte cher, qu’il faut calmer la société civile. Évidemment, une bonne partie de cet argent se retrouvera sur des comptes en banque en Afrique du Sud, peut-être même en France », déplore-t-il. On attend !