C’est tout les italiens ça : tout dans le grandiloquent, le baroque, l’excès. Et les pérugins de Fleshgod Apocalypse ne dérogent pas à la règle. Non contents de fourbir un death technique et carré, ils l’enrobent avec du piano à queue, du synthé, des cordes.
Et on peut dire qu’ici, ils n’ont pas fait les choses à moitié. On les avait laissé sur le succès d’un King grandiose, les revoilà avec un poison musical (Veleno signifie poison en italien) bien efficace. Attention par contre, ça déborde de partout, à l’image de la pochette. Pas un moment de répit, ça blaste, ça court après les arpèges, les voix claires – le point négatif d’un album à l’autre, vraiment, faut faire des efforts sur les aigus les gars ! se mêlant aux growls d’outre-tombe.
Après un « Fury » et un « Carnivorous Lamb » qui nous broie au passage, une intro tout en douceur sur « Sugar » avant le troisième rouleau compresseur et son « Push ! Push ! » comme un marteau qui enfonce le clou. L’instrumental « Praying Mantis Strategy » comme une page de pub avant de repartir de plus belle avec une « Monna Lisa », plus rock, mais qui ne prête pas à sourire !
« Worship and Forget » tatane classique, « Absinthe » nous décrasse les oreilles avec cette voix claire vraiment, mais vraiment pourrie (non, mais, sortez le !) ; « Pissing on the score » et sa petite bluette au piano et sa rythmique plutôt sympathique, un de mes morceaux préférés je crois.
On calme un peu le jeu avec « The Day We’ll Be Gone » et sa voix féminine accompagnée d’un piano plutôt lugubre, bientôt rejointe par les growls d’un fantôme de l’opéra qu’on ne voudrait pas rencontrer au détour d’un couloir ; « Embrace the Oblivion », plus mid-tempo, un peu trop théâtral, donne un peu dans le genre opera metal. « Veleno » enfonce le clou en terme de final tout au piano.
On appréciera particulièrement en bonus track la reprise du « Reise Reise » de Rammstein qui, à l’instar du « Heartwork » de Carcass sur Agony, est une belle reprise, peut-être un peu trop proche de l’originale, mais bien exécutée. « The Forsaking » est un titre d’Agony justement, ici seulement jouée au piano et murmurée les voix fantômatiques masculines et féminines qui auront hanté cet album.
Tracklist
- Fury
- Carnivorous Lamb
- Sugar
- The Praying Mantis Strategy
- Monna Lisa
- Worship and Forget
- Absinthe
- Pissing on the Score
- The Day We’ll Be Gone
- Embrace the Oblivion
- Veleno
- Reise Reise [Rammstein Cover][*]
- The Forsaking [Nocturnal Version][*]
Discographie
- 2009 – Oracles
- 2011 – Agony
- 2013 – Labyrinth
- 2016 – King
- 2019 – Veleno