Le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) a représenté le chef de l’Etat à la cérémonie funéraire du défunt guide tchadien vendredi 23 avril dernier à Ndjamena.
Deux temps forts auront marqué la présence du Cameroun aux obsèques du Maréchal du Tchad. Tout d’abord, il y a eu la remise du pli fermé de Paul Biya par le Mindef à Mahamat Idriss Déby, le président du Conseil militaire de transition et président de la République du Tchad. « Nous lui avons remis un pli fermé que lui adresse le président Paul Biya. Naturellement, je ne saurais vous dire quoi que ce soit sur le contenu de ce pli puisque je l’ai porté étant fermé. Mais il traduit certainement l’étroitesse et la qualité des relations qui unissent nos deux pays : le Cameroun et le Tchad. Deux pays frères de par l’histoire, de par la géographie, de par la culture, de par les liens sociologiques », s’est ouvert Beti Assomo de l’audience que lui a accordée le nouvel homme du Tchad, en présence de ses collaborateurs dont le colonel Cyrille Serges Atonfack Guemo, le Divcom. Le patron de le Défense camerounaise va aussi rappeler à la presse les différents points de convergence entre les deux pays, notamment en ce qui concerne la lutte contre Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad où Yaoundé et Ndjamena jouent les premiers rôles.
« Nous sommes également engagés dans une coopération économique très forte.Vous connaissez l’importance du Corridor Douala-Garoua-Boulai-Garoua-Maroua-Kousseri et Ndjamena », a relevé Joseph Beti Assomo dans une hymne à la dimension des échanges entre les deux peuples. Le deuxième axe majeur qui aura marqué d’une pierre blanche la présence camerounaise aux obsèques du Maréchal du Tchad est sans conteste le dépôt d’une gerbe de fleurs, aux noms de Paul et Chantal Biya, auprès de la dépouille présidentielle par le Mindef représentant le Chef de l’État. Moment fort qui cristallise l’attention de tous, de l’affection et de l’attachement du Cameroun à la République sœur meurtrie dans son âme. Cette gerbe a tout aussi accompagné Idriss Déby jusqu’à Amdjarass, à l’Est du Tchad, près de la frontière avec le Soudan, où la terre s’est définitivement refermée sur lui dans sa marche vers l’éternité. Le deuil national qui a commencé mardi dernier, 20 avril, va se poursuivre pendant quatorze jours durant.
Foisonnement de hautes personnalités
A ces obsèques 12 chefs d’Ets étaient annoncés. Le plus en vue, Emmanuel Macron, le seul président occidental à avoir fait le déplacement de Ndjamena, a tenu un discours aux allures paternalistes sur le Tchad qui continue de susciter des vagues et des commentaires les plus saugrenus. « La France ne laissera jamais personne remettre en cause, et ne laissera jamais personne menacer, ni aujourd’hui, ni demain, la stabilité et l’intégrité du Tchad. La France sera là également pour faire vivre, sans attendre les promesses d’un Tchad apaisé, faisant la place à l’ensemble de ses enfants, et de toutes ses composantes. La stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique, et nous sommes et serons à vos côtés », a lancé Emmanuel Macron, drainant des applaudissements dans la foule.
On aura pourtant bien compris que si le numéro un français tient à la paix au Tchad, il n’en demeure pas moins vrai qu’il sollicite un dialogue avec toutes les composantes du pays, même avec les rebelles du Fact. En dehors d’Emmanuel Macron, le porte-voix de l’Union africaine, Félix Tsisékedi a rendu un hommage à Idriss Déby Itno, en soulignant ses qualités de défenseur des intérêts des Africains. Les chefs d’Etat du G5 Sahel étaient aussi représentés, à l’exemple de Mohamed Bazoum du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Bah N’Daw du Mali et Mohamed Ould El-Ghazaouani de la Mauritanie. Les hommages ont été unanimes pour saluer le président-maréchal mort au combat, selon l’armée.